Des centaines de millions d’euros dans des gares TGV qui ne servent à rien et un réseau SNCF du quotidien qui crève

, par La rédaction

C’en serait à pleurer tellement le scandale est flagrant. Pendant que les lignes vitales du quotidien sont délaissées par la SNCF partout en France les collectivités sont fortement poussées à voter des budgets colossaux pour des gares TGV qui ne serviront à rien.
 
Exemple à Montpellier à la Mogère où malgré l’opposition à cette gare il semble que les choses soient « engagées ». Même le maire de la ville Philippe Saurel est contre mais avoue ne pas savoir comment arrêter la machine. Le dossier est « déjà figé » rétorque-t-il.
 
A Manduel Redessan vers Nîmes mêmes réponses de certains élus locaux mais même tollé contre cette gare inutile qui va coûter plus de 200 millions d’euros aux citoyens à elle seule. Les députés Verts et Front de Gauche ainsi que la nouvelle région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées veulent arrêter la gabegie et remettent en question la participation au financement de la collectivité.
 

Et ce 2 mars sur France Bleu Gard Lozère déclaration claire du vice-président à la région chargé des transports Jean-Luc Gibelin :


 
France Bleu Gard Lozère, extraits du journal de 8h du 02/03/2016.
 
La future gare TGV de Manduel au cœur d’une vive polémique.
 
Le chantier avance mais il ne fait pas l’unanimité. Depuis les élections régionales c’est son financement qui est remis en question. La région devait mettre plus de 20 millions d’euros sur la table. Écologistes et Front de Gauche commencent à monter au créneau. Parmi eux Jean-Luc Gibelin le vice-président de la région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées en charge des transports. Il pose tout simplement la question de l’utilité de cette gare. Il était sur FBGL il y a quelques minutes.
 
« Pourquoi par exemple dans notre région il y aurait une logique qui consisterait à avoir la ligne grande vitesse qui rentre à Matabiau, à Toulouse centre, d’un côté de la région, et pourquoi de l’autre côté de la région la seule solution serait d’avoir la ligne TGV en dehors des villes ? Donc nous pensons qu’il est utile de poser ces questions d’autant que nous sommes dans une période où il y aura évidemment des choix à faire et que en tant que chargé des infrastructures de transports et bien je vais avoir à proposer un certain nombre de choix. Et par exemple pour ce qui concerne le Gard nous avons aussi à porter des projets comme celle de rouvrir la ligne Alès Bessèges, comme celle de remettre des voyageurs sur la rive droite du Rhône et la liaison avec les lignes grande vitesse est indispensable, mais il faut absolument travailler sur cette proximité, sur cette possibilité du trafic quotidien, et en ce sens il y a beaucoup de choses à faire dans la région. »
 
De son côté l’agglomération de Nîmes par la voix de son président Yvan Lachaud rappelle que des engagements ont déjà été pris et que Manduel est nécessaire.
 

Voici l’intégralité de son intervention en mp3 :
 

 

 
Auparavant le 1er et le 2 mars sur la même radio :
 
A 18 heures on note quand même l’avis diffusé d’un certain Gauthier... (on se demande où ils sont allés le chercher, sans doute un cadre SNCF) :
 


France Bleu Gard Lozère, extrait du journal de 18h du 01/03/2016.
 
Qui paiera pour la gare de Manduel ? La question... Personne ne se serait posé cette question il y a encore quelques mois mais la région par la voix de son vice-président aux transports Jean-Luc Gibelin demande un moratoire sur le financement de la future gare TGV de Manduel. Un retournement de situation qui pourrait mettre en péril la sortie de terre du projet puisque la région s’était engagée en mars 2012 à la financer à hauteur de 23 % soit près de 23 millions d’euros. Et pendant que les politiques s’empaillent les futurs usagers, eux, n’ont aucun doute sur l’utilité de cette gare TGV à Manduel comme par exemple Gauthier.
 
« Si on vient sur Nîmes pour prendre son train et qu’on vienne d’un village alentour qu’on vienne à Nîmes ou qu’on aille à Manduel pour prendre son train je ne pense pas que ce soit très dérangeant. Ce sera bénéfique pour l’agglomération nîmoise d’avoir une ligne LGV qui se trouve à proximité d’une grande ville plutôt qu’elle soit dans le centre même de la ville. C’est exactement ce qu’il se passe également sur Avignon aussi et euh... ça dérange à priori personne. Il suffit juste d’avoir un petit peu d’organisation mais ça me dérange pas du tout. »


 
Le 2 mars à 7 heures intervention d’un député écologiste et du président de l’agglo de Nîmes :
 


France Bleu Gard Lozère, extrait du journal de 7h du 02/03/2016.
 
La mise en service est prévue pour fin 2020. Les aménagements sont déjà bien entamés. Mais voilà que le financement de la future gare TGV de Manduel commence à faire grincer des dents. Un projet qui se chiffre en millions d’euros 95 au total. La région doit mettre 22 millions sur la table et c’est bien cette enveloppe qui dérange. Notamment les écologistes et les élus du Front de Gauche. À tel point qu’un moratoire a été demandé. Il devrait avoir lieu le 14 mars prochain et Christophe Cavart député écologiste du Gard espère que les cartes seront remises en jeu car selon lui la gare n’a tout simplement pas d’utilité.
 
« La gare de Manduel est menacée mais je... m’en réjouis puisque je fais partie de ceux qui sont persuadés que la gare centrale de Nîmes est une très bonne réponse et qu’il n’y a pas besoin de mettre des millions d’euros dans une gare à Manduel. Moi j’étais conseiller général pendant 16 ans et le conseil général, l’institution, était contre la gare de Manduel et avait refusé d’ailleurs de financer le principe de la gare de Manduel. Tout simplement parce que nous pensons que le rapport qualité / prix. Les millions d’euros qui sont mis sur cette gare ne sont pas justifiés au vu des services qu’elle pourrait rendre. »
 
Point de vue évidemment totalement opposé d’Yvon Lachaud le président de Nîmes Métropole qui rappelle que le projet est déjà sur les rails. L’agglomération investit de son côté 8 millions d’euros.
 
« Je n’imagine même pas un seul instant que le conseil régional puisse revenir sur des engagements pris auparavant. Il y a déjà des millions d’euros qui sont engagés. Comment on pourrait faire comprendre à nos concitoyens qui aujourd’hui regardent les dépenses des collectivités que sur un sujet comme celui-ci on ait pu dépenser déjà des dizaines voire des centaines de millions d’euros et qu’on s’arrête au bord du chemin. Ceci n’a pas de sens. Si nous restons attachés à notre gare en site propre sur le centre de ville... sur Nîmes ou bien sur celle de la gare principale de Montpellier les TGV passeront par le contournement et nous verrons jamais de TGV s’arrêter chez nous. »


 
Ci dessous également La Marseille du 3 Mars traite du sujet :
 
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