Etats généraux du Rail : les dossiers brûlants en Occitanie

, par La rédaction

Il va falloir que l’équipe qui gouverne la région Occitanie lors de la « Restitution des Etats généraux du rail » à Toulouse cette après-midi trouve des solutions satisfaisantes pour tous les problèmes qui se posent au ferroviaire dans cette région. En espérant qu’elle soit aussi efficace que pour les lignes Intercités Aubrac et Cévenol.
 
Un long reportage a été diffusé ce midi par France 3 Languedoc Roussillon qui résume assez bien la situation et les enjeux. En voici le script. Vous trouverez en dessous le document PDF du dossier diffusé par le Collectif contre la gare TGV de la Mogère et Manduel qui dénonce le montage financier abracadabrant et très obscur pour la construction de la gare TGV de Montpellier. Ce qui n’est pas dit dans le reportage télévisé c’est qu’en fait la situation est héritée du fumeux et feu monarque Georges Frêche, président de l’ex région, qui avait conditionné sa part de financement du contournement à grande vitesse Nîmes Montpellier à la création de cette gare TGV inutile. Une fois les accords signés avec la SNCF il a été pratiquement impossible de revenir en arrière.
 


On ouvre à présent une page spéciale rail. Les conclusions des assises du rail sont attendues cette après-midi à Toulouse. D’épineux dossiers à trancher, le premier c’est celui du train jaune. Grosse mobilisation dans les Pyrénées-Orientales pour sauver le train jaune. Alors est-il sauvé ? Eléments de réponse à Toulouse.
 
Je me trouve devant une voiture, une barque du train jaune qui a été installée ici sur le parvis de l’hôtel de région de Toulouse, presque l’emblème de ces états généraux du rail, mais le train jaune n’est pas sauvé pour autant : l’annonce d’une première enveloppe par Carole Delga de 4 millions d’euros pour rénover la ligne n’est pas suffisante. D’après ses défenseurs il faudrait 64 millions d’euros pour assurer la pérennité de cette liaison entre Villefranche de Conflent et La Tour de Carol. Ce que l’on sait c’est que d’ici 2020 14 millions d’euros supplémentaires devraient être alloués à cette ligne, ce que l’on ne sait pas c’est quels tronçons seront concernés par les travaux.
 
Alors l’avenir des gares TGV est aussi en question. À Montpellier c’est la gare de la Mogère qui cristallise toutes les tensions, elle est quasiment finie mais vous allez le voir elle suscite de vives oppositions. C’est notre dossier.
 
Le chantier est pratiquement terminé. En attendant de tester les premiers trains l’été prochain. Coût de l’opération : plus de 2 milliards d’euros, comprenant une nouvelle ligne et deux gares excentrées à Nîmes et Montpellier où les grands travaux sont bientôt achevés.
 
Thierry Parizot, directeur général Oc’Via :
« Il y a deux chantiers et deux maîtres d’ouvrage différents qui interviennent tous les deux pour le compte de SNCF Réseau, d’une art le chantier que nous dirigeons avec la société Oc Via c’est-à-dire la réalisation des voies, des 6 voies, dont 4 voies à quais ; les corps de quais à proprement parlé. Et puis également nous avons réalisé l’année dernière les fondations de... de la gare. Et puis le deuxième maître d’ouvrage c’est le groupement Eiffel gare de la Mogère qui est entrain comme vous le voyez de réaliser la super structure du bâtiment. C’est une grande gare TGV effectivement, ce sera même une des plus importantes de France. »
 
La construction d’une telle gare est justifiée selon la SNCF qui pourtant ne veut pas répondre à nos questions. Une enveloppe de 135 millions d’euros financés à parts égales par l’état, la SNCF et les collectivités. Un peu plus de 32 millions pour la région, 1 million pour l’agglomération nîmoise, près de 12 millions pour Montpellier. Une facture dont le nouveau président de la métropole hérite au lendemain de son élection. Philippe Saurel qui veut savoir où en est le projet.
 
Max Lévita, vice-président de Montpellier Métropole délégué aux finances :
« Qu’en était-il pour le projet ? Quel était le futur de ce projet, l’intérêt de ce projet ? C’est une question qu’il a posé au président de RFF à l’époque qui conduisait l’opération. »
 
Et la réponse ?
 
« Oh ben la réponse c’était que nous étions engagés. On avait signé, on avait signé ! C’est très compliqué de sortir quand vous avez un contrat. »
 
Ca coûte cher.
 
« Ah oui ça pouvait coûter... le coût total de l’opération, c’est-à-dire 2 milliards. C’est ce que nous a dit le président de RFF. On pouvait sortir mais il y avait deux milliards à trouver. »
 
La métropole au total va payer 75 millions d’euros, et la région un peu plus de 371 millions d’euros pour la ligne et les deux gares. Elle en a déjà versé les trois quarts mais a suspendu le versement du quart restant. Pourquoi ce coup de frein ? Parce qu’en octobre elle découvre que seulement 4 TGV s’arrêteront à Montpellier, une prévision de trafic pourtant publiée il y a plus de deux ans dans le dossier d’enquête publique. L’information en revanche n’est pas une surprise pour la fédération des usagers des transports. Depuis des années elle milite contre la construction des gares excentrées.
 
Bruno Gazeau, FNAUT :
« Je ne sais pas comment les montpelliérains le comprennent mais pour nous c’est pas compréhensible et depuis 2008 on a quand même beaucoup regardé toutes ces questions de gares, on a pris une position nationale très ferme là dessus, on est pas favorable à des gares excentrées qui ne servent pas le voyageur ni le ferroviaire puisque le ferroviaire ne vit que par ses voyageurs et le nombre de voyageurs qui prennent le train quand même. »
 
Une coquille vide et coûteuse s’évertue également à dénoncer le collectif contre la gare de la Mogère, pointant notamment son montage financier, un partenariat public privé. C’est un groupement de sociétés qui construit le gare et va la gérer pendant 15 ans. 15 ans pendant lesquels il percevra un loyer. Avec pour certains PPP un écart entre le montant de départ et celui de la dette une fois remboursée. Plus cher en moyenne de 25 % selon l’inspection générale des finances. Le collectif a déposé plusieurs recours, sans espoir de stopper la nouvelle gare.
 
Jean-Claude Favier, Collectif contre la gare de la Mogère :
« Il y a un entêtement à faire cette gare qui nous échappe. Il est bien évident que malgré nos recours la... si on les gagnait, la gare serait construite. Par contre ce qu’on veut à travers cette action qu’on mène depuis trois ou quatre ans contre cette gare, c’est que ce genre de situation ne se renouvelle plus. »
 
En décidant de suspendre son financement la région a relancé la polémique, et donné des arguments à ses alliés du Parti de Gauche et des Verts qui y sont farouchement opposés. Un équipement pourtant réclamé par cette collectivité qui a voté pour sa réalisation. De son côté la SNCF reste campée sur sa position : cette gare verra plus de trains quand elle sera reliée à celle de Manduel. La future gare de Nîmes qui elle, n’est encore qu’un projet.
 
Bonjour Florent Hertmann c’est vous qui avez mené cette enquête. On va aller évidemment plus loin. Ces gares TGV c’est réellement une épine dans le pied hein pour la région...
 
Oui tout-à-fait. C’est une des questions épineuses qui va être évoquée on l’espère cette après-midi, à commencer par l’avenir de la gare de la Mogère, la gare de Montpellier cible de plusieurs procédures de ses opposants. Des recours qui dénoncent notamment le contrat de partenariat public privé. Dans ce contrat c’est un groupement de sociétés qui construit et qui gère la gare pendant 15 ans, 15 ans pendant lesquels il va percevoir un loyer. Alors le problème avec certains PPP c’est qu’il y a un écart entre le montant de départ et celui de la dette, une fois qu’elle a été remboursée, dans certains cas, pour certains PPP on parle d’une dette qui est de 25 % supérieure au montant de départ. Ce qui est dénoncé par l’inspection générale des finances. Des recours qui devraient être examinés au début de l’année prochaine par la justice.
 
On va étudier aussi le dossier des trains de nuit de près.
 
Avec la suppression de certain trains. Le dernier en date et bien c’est le Paris Perpignan Port Bou qui a été supprimé samedi dernier. Et puis en question également les lignes d’Intercités : la région a évoqué et a engagé un bras de fer avec la SNCF et avec l’état pour réclamer le maintien du Cévenol Clermont-Ferrand Nîmes, de l’Aubrac Clermont-Ferrand Béziers et du Paris Toulouse Cerbère.
 
Florent autre point qui sera étudié cette après-midi celui des TER, il ne faut pas les oublier.
 
Non parce que la région n’est pas contente : la région qui paye une subvention à la SNCF se plaint d’une dégradation de l’offre. La collectivité qui parle aussi d’harmoniser les tarifs pratiqués maintenant dans la nouvelle grande région. Alors quid du fameux TER à un euro mis en place en Languedoc Roussillon ? Un dernier point sur l’intermodalité : la région veut des gares qui soient mieux connectées. Là encore il va falloir qu’elle négocie avec la SNCF et l’état si elle veut que ces états généraux ne restent pas lettre morte.
 


 
Le document accusateur du Collectif contre la gare TGV de la Mogère :
 

 

Voici la vidéo de l’extrait ci dessus :
 

 

[Mise à jour à 19h30]
 
Et voici un résumé succinct des annonces faites par la Région Occitanie lors de la Restitution des Etats généraux du rail à Toulouse par le présentateur du JT de 19 heures de France 3 Languedoc Roussillon.
 

 

Un visionnage complet de la « Restitution » est possible sur la chaîne Youtube de la région Occitanie (2 heures) :