Ligne du train Cévenol : les usagers adressent une lettre ouverte aux élus

, par La rédaction

Voici la lettre adressée aux élus absents permanents dans la défense de la liaison ferroviaire par les associations et collectifs d’usagers de la ligne des Cévennes.


Lettre ouverte aux élus
 
Le mercredi 11 mai 2016 à Mende, se déroulaient les Etats généraux du rail et de l’intermodalité, afin de donner la parole à la population de notre territoire pour permettre à la Région Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées, Autorité organisatrice des transports, de définir et d’engager des priorités ferroviaires et intermodales pour les vingt prochaines années.
 
À cette réunion orchestrée par des élus régionaux, venaient s’adjoindre un parterre malheureusement réduit d’élus lozériens en charge de communes et du département.
 
À ce grand débat nécessaire et essentiel, la majorité des participants a constaté et fait remarquer, à juste titre, à l’assemblée présente, leur profonde déception de l’absence à cette séance, d’un grand nombre d’élus.
 
Lors de plusieurs manifestations organisées dernièrement par diverses associations de défense de la Ligne des Cévennes (Clermont-Ferrand – Nîmes), le samedi 21 mai 2016 en gares de Langeac et Villefort, l’ancien conseiller général et député de la Haute-Loire, également ancien président du SMAT (Syndicat mixte d’Aménagement du Haut-Allier), a ainsi pu souligner publiquement un manque criant d’engagement chez certains de nos élus, et sur place les usagers du Rail on pu regretter vivement cet état de fait. Se rendent-ils vraiment compte de l’enjeu en cours si cet axe ferroviaire devait fermer ? Le risque à court terme est en effet à nouveau élevé.
 
Malheureusement, et cela est de plus en plus fâcheux, au fur et à mesure des nombreuses réunions et divers rassemblements collectifs, il est constaté un véritable désamour, voire une particulière indifférence, chez un certain nombre d’élus des territoires limitrophes entre la Lozère et la Haute-Loire, envers des actions d’intérêt public.
 
Dans le cadre d’une politique républicaine qui doit viser le seul intérêt général au service du bien commun ; dans un esprit unique de rassemblement et de concertation, les élus doivent nécessairement et concrètement se consacrer beaucoup plus à tout ce qui touche à la vie publique, et notamment à tout ce qui a trait aux différents moyens de transport.
 
Code général des collectivités territoriales : articles L2123-1 à L2123-6 pour un élu d’un conseil municipal.
 
Code général des collectivités territoriales : articles L3123-1 à L3123-4 pour un élu d’un conseil départemental.
 
Face à une menace sans précédent de fermeture définitive de la ligne ferroviaire des Cévennes copieusement annoncée pour décembre 2008, les toutes premières manifestations se sont respectivement déroulées les 28 octobre et 29 novembre 2008, à La Bastide-Saint-Laurent-les-Bains puis Langeac, mobilisant ainsi bon nombre d’usagers accompagnés d’élus de différents départements, toutes étiquettes confondues.
 
Depuis ces deux dates très significatives, maints rassemblements ont été organisés à Langogne, Villefort, Nîmes, Clermont-Ferrand, Langeac, Alleyras et Arvant, sans compter les diverses réunions en Assemblées générales et nombreuses séances en Conseil d’administration des élus, dans la ville de Langogne.
 
Lors de toutes ces manifestations et expressions publiques, le même désintéressement est constaté, toujours de la part des mêmes élus de la République.
 
<< L’exploitant SNCF aurait sans doute aussi, besoin d’un partenariat plus visible de la part de TOUS les acteurs du territoire situés entre Issoire et Alès >>.
 
Aujourd’hui toutes les associations, collectifs et comités défendant le Rail ont un réel et profond motif d’inquiétude ; le maintien du train ‘’ Le Cévenol ’’ sous statut TET (Train d’Equilibre du Territoire) est impératif alors qu’il apparaît sur cet axe, de façon sournoise et habile, que l’Etat souhaite se désengager et ainsi transformer cette relation ferroviaire en TER (Train Express Régional) afin de ne plus contribuer financièrement à l’exploitation et à l’entretien de cette ligne vitale pour le Massif central.
 
À elles seules, les régions Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées et Auvergne – Rhône-Alpes, ne pourront supporter très longtemps le coût d’une telle dépense.
 
<< Il est nécessaire, désormais, que tout le monde le sache ! >>
 
Sans polémique ou griefs, Messieurs les élus qui êtes trop souvent situés en dehors du vrai débat, avant que tout ne disparaisse et s’émiette dans nos campagnes, il est encore temps de défendre autant que faire ce peut, les intérêts communs de votre Région ainsi que ceux de vos administrés.
 
<< Cependant, grand merci aux élus, de toutes tendances, fidèles depuis des années, participant à cette belle aventure, unis dans le seul but de sauvegarder une ligne ferroviaire au tracé exceptionnel et qui peut s’enorgueillir d’offrir des temps de trajets inférieurs à ceux de la route en zone montagneuse >>.

Dans la presse :

 La Tribune Le Progrès du vendredi 15 juillet 2016 :