Rapport Spinetta et lignes du quotidien : AURA et Occitanie réagissent

, par La rédaction

Comme vous devez le savoir cet énième rapport sur l’état du ferroviaire en France recommande carrément la suppression des lignes normales irriguant les territoires et la conservation unique des dessertes des métropoles. Autrement dit : la transformation des trains en RER de banlieues pour accentuer la désertification rurale et la fuite des habitants vers les miroirs aux alouettes.
 
Dans le massif central et l’Auvergne la majorité des lignes est menacée par ce triste document.
 
Ci-dessous la carte « des fréquentations par ligne de SNCF Réseau ». On y voit que les 3/4 du réseau du quotidien sont concernés par la demande d’élimination du rapport. Ce qu’on oublie c’est qu’un réseau est un réseau, et un système de trains composé de lignes en cul de sac non interconnectées est plus qu’aberrant. Il faut absolument que la ligne des Cévennes revienne à Marseille pour la rebooster. Ce qu’a fait Pipo en supprimant son terminus d’origine est un acte de pur vandalisme.
 
Non, on entend de plus en plus souvent que la faute doit être attribuée à l’état, c’est faux. Notre pire ennemi c’est Pépy, un maître dans l’art du mensonge qui lui a permis de mener à bien son oeuvre destructrice et de grignotage du réseau ferré du quotidien.
 

 
Toutes les régions, y compris AURA, Nouvelle Aquitaine et surtout Occitanie, qui financent les infrastructures à une hauteur non négligeable et bien sûr le matériel roulant qui transporte les voyageurs, sont vent debout et attendent les décisions définitives du gouvernement attendues dans les jours prochains. La présidente d’Occitanie Carole Delga a elle aussi réagit, le minable Weau, président de Rhône Alpes Auvergne, a d’autres chats à fouetter lui à Paris.
 
Voici d’abord un reportage sur les lignes de Lozère, assez mal fichu on doit le dire, de France 3 Occitanie Montpellier, qui mélange Aubrac et Cévenol, diffusé ce mardi 20 février.
 
En voici le script :
 


En Lozère les petites lignes ferroviaires sont menacées si le rapport de l’ancien patron d’Air France Jean-Cyril Spinetta est suivi. Cela entraînerait un désert du rail dans le département, alors forcément usagers et élus s’inquiètent. Réactions.
 
C’est l’un des derniers trains passant par la Lozère, le Cévenol relie l’Hérault au Cantal. Il est aujourd’hui menacé. Pas assez fréquenté, pas assez rentable, il est pourtant indispensable.
 
« C’est la vie de nos coins ça, pour pouvoir aller d’un bout à l’autre, d’un coin à un autre, c’est vraiment pratique. »
 
Guy Malaval, Président de l’association des élus pour la défense du Cévenol :
« Nous n’avons pas nous ici au cœur de la Lozère et aux confins de la Haute-Loire et de l’Ardèche, tous ces territoires de montagne, nous n’avons pas d’autres alternatives ! On n’a pas la route, on n’a pas un TGV à demie heure ou même à trois quarts d’heure, il faut aller chercher un TGV à deux heures et demie. Donc quelque part nous sommes complètement enclavés si nous n’avons pas le train ! »
 
L’Aubrac relie Béziers à Clermont-Ferrand, elle fait partie de ces petites lignes visées par le rapport Spinetta. Leur fonctionnement coûte 1,2 milliard d’euros par an.
 
Maurice Ambec, trésorier association de défense de la ligne Béziers Neussargues :
« J’ai un sentiment d’abandon des territoires. On s’occupe plus d’aménagement des territoires, on s’occupe de la rentabilité financière. On se fout des usagers et des citoyens. »
 
Déjà menacé auparavant la région a sauvé ces lignes jusqu’en 2022 et réaffirme sa volonté de les voir perdurer.
 
Jean-Luc Gibelin, Vice-président en charge des mobilités et des transports :
« Notre volonté c’est de mettre en œuvre ce pourquoi nous avons été élus qui est le fait de rénover les lignes, le fait d’augmenter l’offre de transports et nous attendons que le gouvernement prenne ses décisions. Nous nous opposerons à toute décision qui viserait à un désengagement de l’état. »
 
Le gouvernement rendra sa copie en avril, les usagers de leur côté organisent eux déjà la riposte.
 

Et la vidéo :
 

 
Et puis la réaction de Martine Guibert, déléguée aux transports AURA dans deux articles parus ces derniers jours dans la Montagne et le Dauphiné.
 
La Montagne : La Région Auvergne-Rhône-Alpes va défendre les petites lignes ferroviaires dans le collimateur du rapport Spinetta
 
Le Dauphiné : « Ce rapport délaisse les petites lignes »