Ligne du train Cévenol : Collision frontale de deux trains à Chapeauroux

, par La rédaction

Mai 1870, c’est à cette époque qu’est inaugurée la ligne de chemin de fer qui relie Langeac (Haute-Loire) à Villefort (Lozère) et qui permet un débouché vers Alès.
 
Mais le 19 juillet suivant, la guerre franco-prussienne est déclarée. Nous sommes en plein conflit franco-prussien, la IIIe République vient d’être proclamée et la France est défaite. Du fait de leur impréparation, nos armées sont battues, les militaires blessés et malades sont évacués vers les hôpitaux français. Cette guerre coûte très cher à notre pays : on dénombre 139 000 morts, 143 000 blessés et 320 000 malades .
Nous perdons aussi l’Alsace et la Lorraine.
 
En ce jour du 13 décembre 1870, des soldats blessés ou malades sont acheminés de l’intérieur vers le sud du pays. Un convoi sanitaire est acheminé vers Montpellier via la ligne des Cévennes. Nous sommes à l’aube de l’exploitation ferroviaire de la ligne et le personnel des gares applique les règles de sécurité du moment en utilisant le télégraphe.
 
Malgré la rareté des circulations, la régularité est complètement dégradée sur cette section de ligne à voie unique comprise entre Langogne et Langeac. Le train des miliaires accuse un retard important. Dans l’autre sens de circulation, un train de voyageurs en provenance d’Alès passe à Chapeauroux avec un retard de plus d’une heure.
 

 
Que s’est-il passé le 13 décembre 1870 ?
 
L’histoire ne nous le dit pas et malheureusement le convoi militaire percute frontalement un train de voyageurs … Les deux trains se trouvent nez-à-nez à la sortie du viaduc de Chapeauroux et juste avant le tunnel de l’Etang. Malgré le prompt réflexe des mécaniciens « à renverser la vapeur » la collision ne peut être évitée.
 
Sous le choc, les deux locomotives sont mise hors d’usage et le train des militaires encaisse les plus importants dégâts, des voitures sont éventrées. La première d’entre elles transportant 37 miliaires est projetée sur le tender de la locomotive. Le train d’Alès ne subit que des dégâts matériels et on ne dénombre aucune victime.
 
Des décombres on relève : un mort et 37 blessés dont 7 employés de la compagnie du P.L.M.
 
Les habitants du « Nouveau Monde » se mobilisent pour porter secours aux victimes. Les blessés reçoivent les soins les plus empressés. M. Barreyre, entrepreneur, met sa maison à disposition des blessés les plus gravement atteints.
 
Prévenus par télégraphe, le Secrétaire Général de la Préfecture du Puy et M. le Procureur de La République se rendent sur les lieux.
 
Dans la soirée, arrivent des médecins de Langeac et de Langogne qui procèdent aux premiers pansements. Trois soldats sont dans un état alarmant, dont deux sont atteints de fractures. Le mécanicien du train spécial souffre d’une fracture de la clavicule.
 
Dans la matinée du 14 décembre, la majorité des militaires sont évacués et acheminés par train jusqu’à Nîmes.
 
On a bien du mal à identifier le soldat décédé. Ses effets miliaires, confondus avec ceux de ses camarades d’infortune, ne peuvent donner aux enquêteurs le moindre signe de reconnaissance.
Son acte de décès sera enregistré en mairie de Saint-Haon (Haute-Loire) à la date du 14 décembre 1870 et sous la mention « Militaire inconnu ».
 
R. Caremier
 
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