Pendant ce temps en Allemagne ticket mensuel à 9 euros pour tous les transports en commun

, par La rédaction

Alors que la France traîne des pieds pour investir dans la maintenance de son réseau historique, presque dernière en Europe au niveau du budget,
 
Alors que tous les usagers réclament de la simplification dans les tarifs des billets,
 
Alors qu’en France on tergiverse la plupart du temps dans des discussions sans fin au sein des collectivités pour essayer d’unifier les tickets,
 
Alors que le réseau #EnTrain auquel nous collaborons demande que le rôle des autorités publiques se renforce et qu’il soit créé un organisme régulateur au niveau européen, en charge de la planification horaire et de la vente des billets afin de simplifier l’obtention des titres des différents opérateurs ferroviaires existants ou à venir,
 
Alors que toutes les études de mobilité plaident pour l’instauration de billets uniques multimodaux pour les citoyens,
 
Alors qu’en France des voyageurs sont au quotidien verbalisés par des contrôleurs zélés, parce que suite à une suppression de train, ils sont en possession d’un titre « d’une autre marque commerciale » issue du même groupe SNCF, exemple un titre TGV Ouigo à la place d’un titre TER,
 
Alors que le nouveau gouvernement Macron ne prévoit pas de Ministre chargé des mobilités sans doute au vu de la magnifique efficience de l’ancien tiktokeur Monsieur Djebarri,
 
Et bien en Allemagne à partir du 23 mai, le gouvernement fait le boulot et propose un billet pass mensuel unique pour tous les transports en commun d’un montant de... 9 euros. Il permet d’utiliser les transports urbains et les trains régionaux.
 

 
Bravo à nos voisins !
 
L’article du Monde à lire et méditer : L’Allemagne teste le ticket mensuel à 9 euros pour les transports en commun.
 
Voici le texte de l’article au cas où il disparaîtrait :
 

L’Allemagne a adopté le « ticket à 9 euros », vendredi 20 mai, après des semaines de discussion houleuses. Dès lundi 23 mai, tous les voyageurs pourront emprunter les transports en commun – réseaux urbains et trains régionaux – au prix unique de 9 euros par mois. La mesure est prévue pour trois mois.
 
Exception notable au fédéralisme allemand, qui prévoit que les Länder soient seuls compétents en matière de transports publics : la mesure proposée par l’Etat fédéral s’applique dans toutes les régions, au même prix. Son coût pour le contribuable est estimé à 2,5 milliards d’euros au minimum.
 
L’objectif affiché est de convaincre les automobilistes de laisser leur voiture au garage, dans le contexte de la forte hausse des prix du pétrole. Surtout : depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Berlin redouble d’efforts pour réduire la dépendance du pays au pétrole et au gaz russes. Le ministre de l’économie écologiste, Robert Habeck, chargé du dossier, a multiplié les appels à la population pour réduire la consommation d’énergie. Une accessibilité améliorée aux transports en commun doit y contribuer.
 
Rééquilibrage
En réalité, le projet est aussi un rectificatif de dernière minute visant à compenser une autre mesure, bien plus controversée : la remise accordée aux automobilistes sur les prix des carburants à la pompe. Défendue par le parti libéral FDP, elle avait suscité la colère du parti écologiste, son allié avec les sociaux-démocrates dans la coalition au pouvoir, qui refusait de subventionner ainsi les énergies fossiles. Le gouvernement s’est entendu sur un rééquilibrage : le ticket à 9 euros se veut être aussi une aide ciblée aux usagers de transports en commun face à l’inflation.
 
Reste à savoir quelle sera l’incidence de la mesure sur le trafic routier. Plusieurs régions ont critiqué le projet, ces dernières semaines, arguant que ce ticket créerait surtout des effets d’aubaine pour les touristes et creuserait un trou dans les finances publiques, sans effet garanti sur le comportement des automobilistes. Sans parler des conséquences redoutées sur l’engorgement des transports publics, qui n’ont pas augmenté leur capacité. La Deutsche Bahn, compagnie publique qui gère de nombreuses lignes urbaines et régionales, est déjà célèbre pour ses retards systématiques et ses pannes, en particulier pendant les mois d’été, qui ont déjà tendance à décourager ceux qui choisissent le train.
 
Une chose est sûre : le ticket à 9 euros a été l’une des mesures du gouvernement les plus discutées ces dernières semaines, au point de devenir emblématique du débat sur les économies d’énergie. Preuve, s’il en fallait, qu’au pays de la grosse berline les mesures pour améliorer les transports en commun ne manquent pas de soutien dans la population.