Cévennes : clair abandon de la région Languedoc Roussillon sur la ligne Alès Bessèges

, par La rédaction

Nos voisins proches des usagers de la ligne Alès Bessèges sont furieux : le plan de rénovation de la ligne ne sera que très peu soutenu par la région Languedoc Roussillon, signifiant son arrêt définitif. Voici la retranscription de deux reportages diffusés ce week-end dernier sur France Bleu Gard Lozère et France 3 LR :

 France 3 Sud Languedoc-Roussillon du 04 janvier 2013 à 19 heures :


C’est une ligne menacée à cause de sa fréquentation et de son coût de réhabilitation : la ligne SNCF Alès Bessèges dans le Gard est actuellement en attente de travaux. Le collectif de défense interpelle la région qui ne s’investirait guère dans le dossier à son goût.

Bessèges en TER ce n’est pas pour demain : les trains qui roulaient à 30 kms / heure sur cette ligne vétuste se sont arrêtés il y a six mois malgré la protestation des usagers et des maires. La ligne a été fermée pour être rénovée. Les protestataires ont fini par l’accepter même si le servie public du transport n’est plus assuré.

Renée Boissier, Adjointe au maire de Saint-Ambroix :

« Vous avez des gens qui n’ont absolument pas de moyens de locomotion. Quant il n’y a plus de cars scolaires il n’y a plus de cars pour venir à Alès, on ne peut plus prendre de correspondances, c’est-à-dire qu’on est complètement bloqués dans notre coin. »

Et c’est mal parti pour bouger. Le collectif de défense de la ligne incrimine la région compétente en matière de transports. Elle était absente en juin dernier lorsque le comité de pilotage a décidé de lancer les travaux pour 9 millions d’euros. Le collectif interpelle Christian Bourquin pour savoir à quelle hauteur il compte s’engager.

Thierry Ferré, Collectif de défense de la ligne Alès-Bessèges

« C’est une lettre ouverte adressée à Mr Bourquin pour nous recevoir et donc pour essayer de trouver une issue favorable à cet état de fait. Il faut absolument qu’on rénove cette ligne. Il ne faut pas qu’on attende deux trois ans, puisque chaque jour qui passe, sans aucun entretien qui est fait dessus... le met un peu plus en péril. »

Robert Navarro vice-président de la région chargé des transports affirme que sa participation n’excédera pas un septième du coût global au pro rata du nombre de financeurs. La contribution escomptée était bien plus élevée. Alès Bessèges en train ce n’est vraiment pas pour demain.

- France Bleu Gard Lozère du 05 janvier 2013 à 8 heures :


La ligne Alès-Bessèges en suspens depuis des mois. RFF a exigé d’interrompre la circulation des trains au motif d’une insécurité défaillante sur cette ligne. Mais la SNCF refuse de faire les 8 millions de travaux nécessaires au maintien de cette ligne Alès-Bessèges. Résultat : les usagers n’ont plus leur train depuis des mois. Ils n’ont pas de car non plus. Le problème c’est sans doute qu’ils ne sont pas assez nombreux.

La démonstration mathématique est implacable, on voit mal d’ailleurs comment l’on pourrait ensuite justifier d’un quelconque investissement sur une ligne aussi peu fréquentée. Les chiffres donnés par RFF l’illustrent parfaitement, même si au calcul un peu froid on doit évidement opposer un service public légitime, question de balance. En tout cas, ils ont été 40300 passagers à utiliser les rames entre Alès et Bessèges. Ce qui, ramené au mois, donne 358 passagers. Ces clients utilisent, oui, ces rames en aller et retour, soit 179 personnes à fréquenter tous les mois un TER. Encore convient-il de diviser par 30 pour avoir une fréquentation au quotidien. A l’arrivée, voilà des trains qui circulaient pour 5,9 personnes chaque jour. Evidement c’est un peu faible alors lorsque pour des raisons de sécurité RFF demande à la SNCF d’interrompre la circulation des rames, il devient délicat de légitimer 8, 10 voire 40 millions d’euros d’investissement selon le projet retenu.