Dévégétalisation des voies : la SNCF abandonne le glyphosate dès ce printemps

, par La rédaction

Désherber les voies ferroviaires au glyphosate sera dès ce mois-ci de l’histoire ancienne pour la SNCF, la plus grande utilisatrice du produit controversé de Monsento.
 
Ce sont 38 tonnes aspergées sur les rails par an de cet herbicide accusé entre autres de provoquer des cancers. D’ici le printemps, le groupe s’engage à consommer un autre produit moins toxique mais moins efficace et plus cher. Cela devrait pourtant lui permettre de désherber convenablement les voies.
 
Un train désherbeur SNCF

 
La SNCF s’était engagée à ne plus utiliser ce poison à partir de la fin 2021, se conformant à une promesse, bien renvoyée aux oubliettes, du président Macron d’en interdire l’utilisation. Rappelons aussi que l’Union européenne, cédant au lobbies de la chimie, l’a réautorisé jusqu’en décembre 2022.
 
« SNCF Réseau n’emploiera plus de glyphosate en 2022, conformément à ses engagements », a annoncé le 28 décembre un porte-parole chargé des projets, de la maintenance et de l’exploitation des voies ferrées.
 
« Nous travaillons sur des solutions alternatives de traitement, ainsi que leurs modalités d’emploi, en vue de la prochaine période de traitement » au printemps, poursuit-il.
 
Quel produit de substitution ?
 
SNCF Réseau utilisera un produit composé de 95% d’acide pélargonique, substance bio utilisant des produits naturels, et d’une molécule de synthèse de la famille des sulfonylurées. C’est un produit non polluant et pas dangereux. Mais cette solution est quand même moins efficace, plus chère, plus visqueuse et obligera à charger de plus grands volumes.
 
L’acide pélargonique est naturellement présent dans les géraniums par exemple et convient pour lutter contre les chardons, le pissenlit, les orties, les herbes cultivées, les mauvaises herbes à larges feuilles, la mousse, les algues...
 
La solution sera utilisée uniquement sur les voies et les pistes, les abords eux seront fauchés conformément à la loi Egalim « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous ».
 
Une excellente nouvelle pour l’environnement
 
Les riverains des voies ferrées apprécieront sûrement. Eux qui voit souvent l’herbicide déborder dans leurs jardins. Désherber constitue un impératif de sécurité pour la société ferroviaire : la végétation retient l’eau et déforme la plateforme de ses 30 000 km de lignes. De plus les herbes peuvent gêner les appareils à laser vérifiant l’écartement des voies.
 
Au sujet des pistes longeant les voies, elles doivent impérativement être dégagées puisque les agents doivent se déplacer rapidement et le éventuellement évacuer les voyageurs en cas d’incident.
 
L’annonce est unanimement saluée par les associations de protection de l’environnement. Félicitons pour une fois la SNCF qui tient ses engagements.
 
Le surcoût de maintenance lié à ce changement stratégique est estimé à 100 millions d’euros par an, une somme inscrite au plan de relance du gouvernement.