Ligne Grenoble - Gap : Train de la colère ce 1er décembre [MAJ]

, par La rédaction

Nous relayons le message du Collectif de l’Etoile de Veynes :
 

Pas un seul jour sans dysfonctionnements sur la ligne TER Grenoble Gap. Un an après la ré-ouverture de la ligne Grenoble Gap et 35 millions d’euros investis, le service est plus dégradé que jamais. Le Collectif de l’Etoile Ferroviaire de Veynes appelle à un rassemblement en gare de Grenoble puis un embarquement pour le Train de la colère (action de désobéissance civile) afin que la SNCF et la Région AURA réagissent en urgence.

Des dysfonctionnements quotidiens et planifiés

Depuis la réouverture de la ligne Grenoble / Gap / Grenoble le 11 décembre 2022, les usagers de la ligne se plaignent d’un service dégradé et d’annulations intempestives des trains. Le Collectif de l’Etoile ferroviaire de Veynes a invité les usagers à renseigner les dysfonctionnements sur la ligne.

Le bilan est sans appel : 79 dysfonctionnements recensés du 28 septembre au 18 novembre 2023, a minima, autrement dit des dysfonctionnements quotidiens. Parmi ces dysfonctionnements, près de la moitié sont des suppressions pur et simple des trains. La semaine du 13 novembre : le train de 5h39 au départ de Veynes à destination de Grenoble est supprimé 4 fois sur 5. Ce ne sont plus des incidents, mais une véritable planification par la SNCF !

Lorsque le train a du retard, celui-ci s’étale entre une dizaine de minutes et jusqu’à deux heures vingt. Les rares correspondances sont ensuite manquées.

Les usagers, gentils et polis, sont désabusés et font part pour certains de leur abandon progressif du train auprès du CEFV. Au vu de cette situation calamiteuse, le CEFV se demande comment des trains peuvent encore être bondés notamment les trains de Grenoble vers Gap de 16h10 et 17h10. La cause : une seule rame proposée à des usagers pas prêts d’abandonner leur train.

La SNCF prend l’eau

Parmi les causes des dysfonctionnements : problème matériel (26 fois), la présence d’une seule rame (7 fois), des problèmes ou un manque de personnel (4 fois).

S’arrêter sur quelques dysfonctionnements permet de comprendre combien la SNCF néglige l’entretien de son matériel.

Le train au départ de Grenoble du 3 octobre 19h est annulé en raison d’une fuite d’eau dans la cabine du conducteur. Le 25 octobre, même cause même effet pour le train de 17h10. La SNCF fait donc circuler des trains qui prennent l’eau sans prendre soin de les réparer ; gare à l’électrocution pour le conducteur et les usagers si la pluie se mettait à tomber au cours du trajet ! Le train du 20 octobre à 10h26 part avec une heure de retard car les essuies-glaces ne fonctionnent pas...

Le Collectif de l’Etoile ferroviaire de Veynes a tiré la sonnette d’alarme auprès de la Région AURA lors d’une rencontre avec son Vice-Président au Transport, Frédéric Aguillera, le lundi 6 novembre. La Région AURA, pourtant Autorité Organisatrice des Transports pour les TER, semblait découvrir ces dysfonctionnements. Notre alerte du 6 novembre n’a eu pour l’instant aucun effet et justifie le Train de la Colère du vendredi 1er décembre à quelques semaines des vacances d’hiver.

Tandis que la Région AURA annonce un investissement record de 3 milliards d’euros pour l’achat de matériel neuf, les usagers de la ligne Grenoble / Gap apprécieraient déjà l’achat d’essuie-glace…

Autre motif d’inquiétude l’infrastructure.

Train de la colère le 1er décembre, COPIL le 21 décembre

Car si les travaux de 2021/2022 ont permis la réouverture de la ligne Grenoble / Gap, ils n’apportent par contre aucune garantie pour sa pérennité. Pour cela il faut encore réaliser des travaux pour plusieurs dizaines de millions d’investissement. A lus-la-Croix-Haute, des travaux semblent impératifs.

Dysfonctionnements quotidiens sur la ligne, tergiversation pour le financement des travaux de pérennisation. Le Collectif de l’Etoile ferroviaire de Veynes a pris la décision d’organiser une deuxième action de désobéissance civile le vendredi 1er décembre 2023, après celle menée du côté des Hautes-Alpes avec à sa tête le Maire de Veynes.

Après rassemblement et prise de parole en Gare de Grenoble, les usagers sont invités à monter dans le train de 17h09 en achetant leur billet à la caisse du CEFV ou à ne pas montrer leur abonnement lors d’un éventuel contrôle. Les recette seront remises à la SNCF lors du Comité de mobilité Alpes du Sud le lundi 5 décembre à Grenoble pour l’achat d’essuie-glace.

Enfin un comité de pilotage de l’Etoile Ferroviaire de Veynes est annoncé pour le 21 décembre 2023. A l’ordre du jour : le financement de l’infrastructure des lignes de l’Etoile ferroviaire de Veynes. Parallèlement, le dénouement des négociations du Contrat de Plan Etat Région est pressenti pour décembre ; la Région par son Vice-Président prévient que si l’État n’allonge pas la somme pour les petites lignes, il n’y aura pas de signature de CPER. Ce Comité de pilotage se tiendra en visioconférence, montrant le caractère secondaire de cette rencontre... à moins qu’il ne s’agisse de tenir à distance quelques usagers en colère.

Rassemblement du vendredi 1er décembre en gare de Grenoble à 16h10

Embarquement pour le Train de la Colère* à 17h10

Premiers élus annoncés : Christophe Ferrari (Président de la Metro de Grenoble, 38), Christian Gilardeau (Maire de Veynes, 05), Guillaume Gontard (sénateur de l’Isère, 38), Alain Matheron (Président de la Comcom du Diois, 26), Eric Piole ou son représentant (Maire de Grenoble, 38), Olivier Royer (26, conseiller régional AURA), Marie-Noëlle Battistel (Députée de l’Isère, 38), Marie Pochon (Députée de la Drôme, 38)

[Mise à jour du 2 décembre]


Communiqué : le train de la colère était bien à l’heure et bondé

Le Collectif de l’Etoile ferroviaire de Veynes a donné rendez-vous à ses soutiens – usagers, associations, syndicats, élus – pour embarquer dans le train de la Colère de 17h09 ce 1er décembre 2023. Le train était à l’heure et à titre exceptionnel la SNCF avait mis en place deux rames. Les recettes de l’action seront remises à la SNCF lors du Comité de mobilité Alpes du Sud à Grenoble présidé par le Vice-Président au Transport d’AURA le mardi 5 décembre.

Une question de volonté

Sur la période du 5 novembre au 17 novembre 2023, 26 trains ont été supprimés et 25 trains ont enregistrés des retards supérieurs à 10 mn avec une moyenne de 40 minutes sur la ligne Grenoble/Gap. 13 % supprimés et 13 % en retard soit une chance sur quatre d’avoir un problème de train. Par ailleurs, ce 1er décembre 2023 était annoncé comme une journée de grève à la SNCF. De quoi rendre l’action de ce 1er décembre plus qu’incertaine.

150 manifestants se sont réunis devant le parvis de la gare de Grenoble sous une pluie battante. Le train de la colère était bien à l’heure avec exceptionnellement 2 rames, bondées. Le train de 16h10 était lui supprimé...La SNCF, sans doute sur consigne de la Région AURA, avait visiblement pris toutes les précautions pour faire bonne figure devant la presse. Quand on veut, on peut !

Remise de chèque à la SNCF le 5 décembre

Le Collectif avait proposé à ses soutiens d’acheter un billet auprès du Collectif et de l’Association Grenoble Veynes et non pas à la SNCF. La recette récoltée, soit un montant de 400 euros, sera remis à la SNCF lors du Comité de Mobilité Alpes du Sud le mardi 5 décembre à Grenoble. Comme mentionné lors de notre précédent communiqué de presse, les annulations de train sont largement liées à la météo. Parmi les dysfonctionnements : une cabine qui prend l’eau à chaque pluie, des essuie-glaces qui ne marchent pas (voir notre communiqué : la SNCF prend l’eau). Cette recette permettra donc à la SNCF de s’acheter des essuie-glaces.

Réaction attendue de la Région Auvergne Rhône-Alpes

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé un plan de 5,7 milliards pour le ferré dont 3 milliards d’euros pour le matériel roulant d’ici 2035. Le Collectif de l’Etoile ferroviaire de Veynes demandera à la Région AURA de prendre des mesures parmi lesquels : fixer des pénalités à la SNCF qui ne réalise pas les objectifs définis, exiger instamment la réparation des trains qui prennent l’eau (une question de bon sens !) et si nécessaire louer des rames aux régions voisines qui en disposent. Si la Région AURA peut investir 3 milliards pour l’achat de matériel neuf, il doit être possible de louer du matériel pour 300 000 euros (1/10000 du matériel neuf) ! Conducteurs de train comme usagers ne vont pas attendre 2030 pour se passer de douche lorsqu’il monte à bord ! D’autant plus que 35 millions d’euros ont été investis pour la rénovation de l’infrastructure et qu’il serait de bon ton que les usagers comme les contribuables s’y retrouvent.

Prochaines dates :

Comité de mobilité Alpes du Sud à Grenoble : 5 décembre

Comité de pilotage de l’Etoile ferroviaire de Veynes : 21 décembre

Le CEFV n’a pas fini de se faire entendre de l’État, des Régions AURA et PACA, de la SNCF pour parvenir à une signature des Contrats de Plan Etat Région et que l’Etoile Ferroviaire de Veynes se développe enfin !