Nous sommes prêts pour nos voyageurs ! Le témoignage d’un franco-suisse
Un autre monde existe et ce monde, en plus, se trouve à deux pas de la France ! Déclenché par l’affiche des trains suisses CFF Nous sommes prêts quand vous l’êtes, le coup de gueule de Hans est intéressant. Car ce n’est pas un touriste ordinaire, on le comprendra plus bas.
Son ressenti :
En France, le client peut faire son déplacement quand SNCF a vraiment envie de faire rouler un train ou un bus, si la SNCF n’est pas occupée par hasard par quelque chose de plus important que de servir ses clients.Les horaires en France ne sont pas adaptés aux besoins du client. La SNCF se fout de ça. Le client doit s’arranger avec les horaires ou rester à la maison.Appliquer les mêmes horaires que dans les temps du Chaix de 1954 (avec quelques trains en moins bien sûr) sera largement suffisant ! vous dit l’opérateur ferroviaire.Et la plupart des installations des gares et trains etc. vous transmettent ce message :"Restez à la maison et ne venez pas nous déranger.D’abord vous, les clients, vous nous gênez !Aucun problème de rouler avec nos trains totalement vides, parce que nous avons planifié de faire rouler bientôt un minibus à la place du train et pour ce minibus, nous voulons surtout pas trop de clients. De toutes façons la fermeture de la ligne est déjà programmée.C’est comme ça. Et si vous ne voulez pas comprendre, nous allons bien d’autres moyens pour vous faire obéir... Compris ? !!! "Hans, ethnologue du peuple indigène francais depuis 45 ans.
Auto-portrait de ce franco-suisse
"Je passe mon week-end en Romandie dans le canton de Vaud. Demain je retourne dans l’est de la Suisse dans mon canton de Thurgovie (...).
Vous savez, j’aime la France, pays de mes ancêtres (Gard) (...). Mais, on critique ce qu’on aime et quelquefois il faut réveiller un peu les Français qui se prennent pour le nombril du monde, une façon que vous voudriez jamais accepter, si c’était par exemple l’Allemagne où ça se produisait ainsi... J’ai le droit de dire ce que je pense (...) parce que le vécu français de ma famille a été plus long que le suisse.
Dernièrement j’étais à Alleyras pour 3 nuits.
Samedi j’arrivais à l’idée qu’on pourrait visiter le marché de Langogne ou Brioude... mais pour les deux il est impossible de le faire en train. Soit on arrive trop tard soit on devrait attendre des heures le prochain train.
Impossible aussi d’aller travailler à un endroit sur cette même ligne. Les horaires ne sont pas adaptés pour vivre avec les trains et les utiliser pour son quotidien.
Le soir je voyais sur l’écran de la gare d’Alleyras le dernier train d’aujourd’hui et le premier train de demain...
Beaucoup de temps serait gagné si on préférait faire les travaux d’entretien pendant la nuit sans déranger les clients, les voyageurs, les marchandises, mais hélas, on ferme la ligne pour des semaines, voire des mois...
Ce n’est rien que du sabotage ou de l’auto-déstruction volontaire !
Moi, j’aime le train et j’aime quand il est utilisé, quand il sert vraiment."
De tels témoignages nous font penser que les combats que nous menons doivent être poursuivis, même si, comme on nous le serine, le temps ferroviaire est long, même si les avancées sont lentes.