Un des principaux freins d’utilisation du train en France est bien le prix excessif des billets

, par La rédaction

Plusieurs faits très récents le prouvent : le succès indiscutable des trains à 1 euro de la région Occitanie avec des affluences records, exemple 166 000 voyageurs le week-end dernier, et l’étude - sondage du Réseau Action Climat qui révèle que la principale priorité des usagers c’est le prix des billets. Extrait de l’enquête :
 

Pour développer leur usage du train à l’avenir, quoique ce ne soit pas leur premier frein à l’usage, les Français attendent en priorité une baisse des prix et un plus grand respect des horaires, des enjeux mentionnés avant le renforcement de l’offre de trains – qu’il s’agisse d’une augmentation de la fréquence des trains, d’une extension de leur amplitude horaire ou encore de la création de nouvelles lignes. S’ils attendent des tarifs plus abordables, les Français avouent également se sentir mal informés sur les politiques tarifaires actuellement en vigueur : 56% se disent mal informés au sujet des modalités d’échange ou d’annulation des billets de train, 56% également se sentent mal informés sur les éventuelles réductions auxquelles ils ont accès. 61% indiquent par ailleurs ne pas nécessairement comprendre les raisons et le fonctionnement de la variabilité des prix des billets au cours du temps.
 
Aussi, les Français plébiscitent l’ensemble des mesures proposées pour abaisser le prix des billets, en particulier la mise en place de réductions exceptionnelles lors d’une crise énergétique (86%) ou encore l’instauration d’un prix fixe pour chaque trajet (84%). Enfin, même s’ils connaissent peu les systèmes de forfaits uniques instaurés ailleurs en Europe (34% indiquent avoir entendu parler du « ticket climat »), ils sont néanmoins largement favorables au principe du forfait unique donnant un accès illimité à certains trains (84%).

 
On voit aussi dans le résumé de cette enquête Harris Interactive, qu’ensuite un autre frein important est la qualité du service fourni : respect des horaires, disponibilité et fiabilité du réseau, correspondances multimodales, box à vélos, cadencement des trains.
 
Et puis ce qui ressort de l’étude c’est l’incompréhension des usagers devant la complexité de la tarification, des montants qui changent en fonction des jours pour un même train, qui varient en fonction des plateformes d’achat... Sans compter sur l’impossibilité d’afficher un trajet à plus de deux correspondances et d’en prendre le billet sur le système SNCF. Ce dernier point passé sous silence tellement il est tabou chez l’opérateur français.
 
Tout est fait pour complexifier l’usage et perdre l’utilisateur potentiel qui se détourne vers la voiture pensant qu’elle lui revient moins cher et que c’est beaucoup plus simple ainsi.
 

 
L’argumentaire des détracteurs de la (presque) gratuité ne tient pas
 
Les quelques opposants à la gratuité ou aux tarifs peu élevés ou encore aux billets forfait illimités, comme le billet unique à 49 euros en Allemagne, ou bien aux transports gratuits pour une durée limitée comme en Espagne, nous expliquent qu’un tarif bas pour l’accès aux trains se répercute forcément et obligatoirement sur la qualité de l’offre. C’est FAUX : les collectivités qui veulent un usage plus intense du train par leurs citoyens, investissent aussi dans de nouvelles rames, voir encore la région Occitanie où dans les faits les nouvelles rames Regiolis Alstom composent au moins 70% du parc TER, qui développent de nouveaux services, améliorent les cadencements, les correspondances trains - bus et initient de nombreuses réouvertures de ligne. En un mot qui ont une politique volontariste des transports publics. Et ça ça ne s’invente pas, les déplacements publics doivent être un des fondements de la gestion d’une région. C’est soit dans l’ADN de ses dirigeants, soit ils ne l’ont pas.
 
Qui sont ces pourfendeurs des transports accessibles au grand nombre ?
 
Et bien ce sont les transporteurs, SNCF en particulier, leurs fédérations FNTV et UTP, la FNAUT qui regroupe certaines associations d’usagers, et quelques économistes des transports qui n’ont pas encore tout compris. Ceux-ci nous chantent depuis longtemps qu’il faut bien financer les investissements indispensables hein ?, sauf que la part des recettes des billets est très faible dans ces investissements. Les partisans du « faut faire payer » oublient une chose : ce sont nos impôts qui financent le transport ferroviaire et à ce titre les opérateurs, surtout s’ils sont « nationaux » doivent tendre vers la gratuité ou le très bas prix. Au moins vers un ticket multimodal forfaitaire et unique.
 
Certaines régions, organisatrices des transports (AOT) faut-il le rappeler, ne s’y trompent pas, elles, qui agissent pour leurs habitants, confrontées au financement obligatoire de la SNCF sur le réseau des soit-disant petites lignes, société ferroviaire longtemps opaque sur l’utilisation de cet argent public. Heureusement cela change un peu depuis quelques années avec les nouveaux contrats SNCF / Région. Ces collectivités choisissent de plus en plus un meilleur accès au train par le prix. Et ça marche, avec une qualité de l’offre satisfaisante.