En retard de plus de deux ans AURA installe son 1er comité de mobilité « Auvergne » et met en péril la ligne du train cévenol

, par Le Collectif

C’était la première rencontre physique depuis 3 ans en Auvergne entre les usagers et la vice-présidente en charge des transports à la région, Martine Guibert, région autorité organisatrice.
 
Nous étions donc à Clermont-Ferrand ce vendredi 23 novembre et avons assisté à un exposé sur la mobilité en forme de litanie de mesures prises, envisagées ou à prendre, souvent trop tard. Un espèce de déroulé de mesures déjà vues partout ailleurs qu’il faudrait mettre en place d’ici la fin du règne. Des volontés exposées de la part du service transports dont on aurait préféré qu’il les exprime il y a 3 ans pour être en phase avec les régions voisines et avoir le temps de les mettre en oeuvre. Aujourd’hui, il est bien tard...
 
Le Puy ce n’est déjà plus l’Auvergne
 
Nous notons, et nous sommes apparemment les seuls, que le Puy en Velay ne fait pas partie du comité de mobilité Auvergne mais de celui de Saint-Etienne. Comme c’est bizarre. On nous parle donc d’une Auvergne amputée du bassin du Puy dont il faut certainement réserver un sort particulier. Le président d’AURA met tout en oeuvre en effet pour que le Puy en Velay tourne le dos à Clermont-Ferrand, ancienne capitale qu’il veut isoler à tous prix. Le Puy deviendra une cité dortoir de Lyon et St-Etienne à laquelle elle est rattachée par voie routière rapide et ferroviaire renouvelée. Dont acte. Ses amis ponots continuerons à lui faire des bises au marché le samedi et les meilleurs de ses jeunes iront grossir plus vite les métropoles.
 

 
Un ode au train auvergnat de tous les participants présents
 
Alors que tous les moyens de mobilité ont été évoqués, si besoin était, et c’était fort judicieux de le lui rappeler, les présents dans la salle, collectivités, communautés de communes, élus et groupes d’usagers, ont tenu à redire que les axes ferroviaires en Auvergne constituent LA première structure de mobilité. Tout le reste en dépend. Il est donc vital de la rendre pérenne et de la développer. Un réseau ferroviaire bien mis à mal ces dernières années et nous pensons que ça ne va pas s’arranger... Exemple :
 
Ligne des Cévennes en région AuRA : confirmation de l’annulation des travaux pour 2018 et 2019
 
Un manquement que ne veut pas reconnaître la région qui n’a pas voté à temps les crédits pour la maintenance de la voie ferroviaire entre Brioude et Langogne, et dont la décision n’a pas été signée par le préfet de région comme celui de Haute-Loire l’expliquait dans notre article du 28 octobre. La conséquence est que la ligne est sur le point d’être coupée définitivement à la circulation par SNCF Réseau au moindre incident, déraillement, éboulement ou tout autre prétexte à partir de 2020. Nous faisons confiance à la société dite ferroviaire pour mener à terme ce dont elle a toujours rêvé.
 
Ligne des Cévennes : plan de relance ambitieux côté Occitanie, fermeture qui lui pend au nez côté nord
 
Côté région AuRA et au sujet de cette partie nord Langogne - Brioude « on souhaite que l’état en fasse autant que ce qui a été fait sur la partie sud ». Et donc on attend. La région attend une décision de la ministre. Sans trop la provoquer non plus cette décision, hein...
 
Ligne des Cévennes : une étude pour l’après 2020 menée conjointement par Aura et Occitanie
 
Un début de dialogue entre les deux régions a néanmoins et enfin eu lieu pour la mise en place de cette étude cofinancée. Mais la ligne tiendra-t-elle jusqu’en 2020 ? C’est toute la question.
 
Tensions entre la région et l’état, tensions entre la région et la SNCF
 
Il était drôle de voir les représentants de SNCF Réseau et Mobilités dans la salle et non sur scène avec le service transports, ce qui en dit long sur les relations entre le responsable et son prestataire. Ce dernier ne s’est d’ailleurs exprimé qu’en marge de la réunion. Concernant l’état il a été plusieurs fois questions de la ministre Elisabeth Borne « dont on attend des décisions » qui ne viennent pas comme on le disait plus haut. Il est question aussi en a parte du préfet de région qui ne ferait pas son boulot.
 
Bref on l’a compris un ensemble de positions, d’attitudes, de blocages politiciens certainement en relation avec la personnalité controversée de Laurent Wauquiez. Son service transports en interne mais surtout les usagers de la région sont bien en train d’en faire les frais.
 
De l’argent public versé hors compétences AURA : 245 Millions d’euros pour les routes !
 
Et notamment évidemment pour la RN88 en Haute-Loire. Les routes sont de la compétence des départements. mais là la région dépense sans compter : contournement du Puy etc. c’est déjà bouclé. « Nous tenions absolument à être présent sur le routier » confirme Martine Guibert qui endosse la politique de son président. Tout ceci pendant que le réseau ferré auvergnat est mis à mal et qu’une vraie volonté de relance se fait attendre.
 

Les territoires « peu denses » abandonnés de tous
 
C’est écrit noir sur blanc dans le projet de mobilité 2020 de la région : Il est envisagé de décliner le rôle de chef de file de la mobilité dans les territoires peu denses. Après l’état la région envisage l’abandon du transport rural pour le refiler aux communautés de communes.

 
Et pourtant oui la solution pour la ligne des Cévennes c’est certainement pour sûr...
 
...un Comité de pilotage entre toutes les collectivités concernées, l’état et le usagers. Effectivement Madame Guibert participe à celui de la ligne Grenoble Gap et il semble qu’elle trouve ce dispositif salutaire. Comme nous. Il permet dans un premier temps d’affirmer la volonté de tous pour le développement des territoires autour de la ligne. Madame Guibert a affirmé vouloir le conduire d’après ce que nous avons entendu, pourquoi pas ? Mais le fera-t-elle ?
 
Le Collectif participera bien évidemment si on le lui demande à toute organisation de ce style.
 
Positif : la refonte du site Internet sur les transports régionaux.
 
Nous l’avons déjà dit icice site est une réussite et les usagers peuvent faire remonter les problèmes facilement et nous espérons efficacement. Un des seuls bons points.
 

Des projets de réfection des gares
 
Les plus grosses évidemment.
 

 
Pour les petites haltes ou gares verront-elles les affichages indispensables en temps réel, des distributeurs automatiques de billets ? Rien n’est prévu.
 
Et tout pour le sécuritaire !
 
Cher à Monsieur Wauquiez. 245 Millions d’euros pour les routes hors du domaine des compétences de la région mais aussi 85 Millions d’euros pour la « vidéo protection », big brother dans les gares, les TER avec des brigades spécialisées. A quand les miradors ?
 
Pour écouter les 2 heures de réunion c’est ci-dessous [cliquer sur l’image - audio à télécharger 100 Mo]. passage concernant plus particulièrement la ligne du train cévenol côté Auvergne à partir de la 41ème minute