Travaux « suspendus » sur la ligne des Cévennes : le préfet de Haute-Loire fait le point

, par Le Collectif

C’est l’analyse sérieuse datant du 18 octobre du préfet de Haute-Loire sur cette fameuse suspension des travaux entre Langogne et Saint-Georges-d’Aurac qui se renouvelle saison après saison sur notre ligne avec le danger imminent que SNCF Réseau abaisse la vitesse et puis la ferme définitivement.
 
La CGT a interrogé le haut magistrat pour essayer d’en savoir plus, et sa réponse est très claire bien plus que celle des politiques et de la SNCF elle-même. La voici :
 


En réponse à votre sollicitation, je suis en mesure de vous apporter les précisions suivantes.
 
Le CPER de l’ex région Auvergne, au titre du plan rail, prévoyait la régénération de la ligne des Cevennes : Saint-Georges-d’Aurac / Langogne.
 
Depuis, ce CPER a été fusionné avec celui de l’ex région Rhône-Alpes et un avenant signé prévoit une dépense collective des financeurs à hauteur de 200 M€ pour l’ensemble des lignes UIC 7 à 9.
 
Toutefois, cette somme ne peut satisfaire la totalité du besoin. En effet, le plan de sauvetage de l’ensemble des petites lignes de la région est estimé à 264 M€ sur la période 2015/2020, soit au dessus de l’enveloppe contractualisée entre l’Etat et la région.
 
Bien que la SNCF prévoit ses projections de travaux de rénovation 3 ans avant leur commencement sur l’unique critère de la détérioration de la ligne, l’inscription dans la programmation ne peut présager du financement décidé par l’Etat ou la Région. Au cours de l’année précédent la potentielle réalisation des travaux, la SNCF sollicite des financements.
 
Dans le cas d’espèce, les lignes de Brioude / Langogne et Saint-Georges-d’Aurac / Le Puy-en-Velay n’avaient pas été retenues par le CPER, au bénéfice d’autres dessertes jugées plus prioritaires et les travaux ne pouvaient être financés . Les interventions de l’Etat se concentrent sur les lignes UIC 7 à 9 concernant la majorité des usagers de ces lignes.
 
Des priorités ont en effet été arrêtées sur ces lignes UIC 7 à 9 au regard du nombre des usagers les empruntant.
 
Le Préfet de région ne bloque donc pas des travaux qui n’ont pas été budgétés au CPER, en accord avec la Région.
 
Par ailleurs, le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes a certes adopté une délibération précisant qu’il était prêt à faire l’avance à l’État du montant des travaux. Mais, dès lors que l’accord de l’Etat n’avait pas été préalablement demandé, cette délibération ne peut être considérée que comme un souhait ou une annonce à caractère politique qui ne peut en rien engager le représentant de l’Etat sur la région.
 
Cependant, une convention d’étude de 1,1 M€ a été établie cette année pour la ligne du Cévenol afin de mieux cerner la nature des travaux à réaliser en réponse aux désordres constatés et pour en préciser le phasage.
 
L’intérêt de ces lignes n’est dons pas remis en cause mais ne pourra pas être assumé financièrement avant le prochain CPER, soit 2020.
 
Espérant avoir apporté des éléments de réponse à vos interrogations, je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire, à l’assurance de ma considération distinguée.
 
Yves ROUSSET
Préfet du département de la Haute-Loire

 
 
On peut donc d’une façon très simpliste et sinistre en conclure :
 
 que sur l’hôtel des « priorités aux axes fréquentés / axes moins fréquentés » la fusion des régions est sur le point de faire fermer l’axe Clermont-ferrand Nîmes,
 que le Conseil régional de Monsieur Wauquiez a beau jeu d’affirmer qu’il est prêt à faire l’effort, il sait parfaitement que sa délibération tardive ne sera pas effective et ne sera interprétée que comme une « déclaration politique » par l’état.
 que rien ne pourra désormais être fait avant 2020, un temps dont la SNCF va certainement profiter pour appliquer des ralentissements et accélérer la fermeture.
 
Merci Wauquiez.