Lettre ouverte au sujet du train dans le Massif central : réponse de l’équipe de Jean-Luc Mélenchon (Union Populaire)

, par La rédaction

La réponse de l’équipe de Jean-Luc Mélenchon de l’Union Populaire à la lettre ouverte des défenseurs du ferroviaire en Auvergne, Cévennes, Aubrac et Causses, aux candidats à la présidence de la République :
 

Sandrine Descaves et Christian Causse
Porte-paroles en Lozère de
l’ Union Populaire / Jean-Luc Mélenchon 2022
 
Mesdames, messieurs,
 
Nous vous remercions de votre courrier au sujet de la situation du transport ferroviaire.
 
Nous partageons totalement vos préoccupations, votre constat et nous y avons même enrichi nos connaissances sur un certain nombre de points. En effet nous sommes tous deux engagés de longue date dans la lutte permanente pour les services publics en notre qualité de militant·e·s syndicaux : FSU (Sandrine) et CGT (Christian).
 
Le constat :
 
• la crise climatique et de la biodiversité n’attendent pas : la neutralité carbone passe par un redéploiement de l’usage du train ; il est le moyen le plus adapté pour les longs trajets pour se placer en adéquation avec un mode de vie durable.
• la privatisation et l’ouverture à la concurrence de l’ensemble des modes de transports
• la priorité donnée au transport routier
• le désengagement de l’État et l’absence de toute vision stratégique de long terme qui ont conduit notamment à :
• l’abandon du fret ferroviaire qui ne représente plus que 9 % du transport de marchandises
• l’allongement des temps de transport ferroviaire et l’inaccessibilité pour les personnes à mobilité réduite
 
L’ouverture à la concurrence et la privatisation ont été les priorités d’Emmanuel Macron dans le secteur des transports. C’est la vision d’une Europe néolibérale qui brade le patrimoine national, s’attaque aux emplois et aux conditions de travail des personnels tout en poursuivant la dégradation du niveau de service rendu aux usager(e)s. Le transport est appréhendé sous l’angle de la rentabilité à court terme, au mépris du service public et de la protection de la planète.
 
Notre programme « l’ Avenir En Commun » stipule :
 
Les mobilités sont des biens communs qui doivent être organisés par des services 100% publics et accessibles à toutes et tous. Tout l’inverse des politiques menées ces dernières décennies.
 
En dehors de quelques axes, le réseau ferroviaire français est aujourd’hui à l’abandon : fermetures de lignes, allongements de temps de parcours, gares peu qualitatives. Nous mettrons en œuvre un grand plan de régénération du réseau ferré existant.
 
Nous interdirons toute fermeture de ligne et rouvrirons des milliers de kilomètres de liaisons dans la décennie à venir : à terme, toutes les préfectures et sous-préfectures de France seront desservies par le ferroviaire.
 
L’infrastructure ferroviaire n’est utile qu’associée à une offre cadencée et robuste, suffisamment fréquente pour être attractive, sur le modèle suisse. Nous augmenterons les fréquences en concertation avec les élu·es, les syndicats et les associations d’usager(e)s via des comités de lignes.
 
Le TGV ne peut être le seul mode de déplacement de longue distance. Nous introduirons des trains classiques Intercités et des trains de nuit sur les relations longues distances, mêmes desservies par le TGV, à des prix attractifs, fixes et à réservation facultative.
 
Nous adopterons un vaste plan pour le fret ferroviaire qui reposera sur :
 
- Un plan d’investissement massif pour la lière et notamment pour la SNCF
 
- La réouverture des gares de triage et le retour du wagon isolé
 
- Le lancement d’un grand plan pour le ferroutage et le développement du transport combiné rail-route et le subventionnement de ce service autant qu’il sera nécessaire avec l’objectif de bannir la traversée du territoire français aux camions de transit en particulier entre l’Espagne et le nord de l’Europe
 
- La création ou la remise en état d’installations terminales embranchées (ITE) pour raccorder les sites industriels et logistiques qui sont indispensables pour l’infrastructure du fret ferroviaire.
 
- Un plan complet pour les lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV) dont la construction ne doit pas se faire au détriment de la rénovation des lignes classiques parallèles.
 
- D’un grand ministère chargé des transports nécessaire pour porter une politique des transports ambitieuse. Nous reconstruirons une administration centrale et territoriale attractive pour ses agent·e·s. Celle-ci sera présente sur le terrain et suffisamment dotée en ressources et technicité pour affronter l’immense dé de la décarbonatation des transports qui doit avoir lieu dans la décennie à venir. Nous donnerons plus de poids aux associations d’usager(e)s des transports collectifs, d’usager(e)s de la bicyclette et aux syndicats des personnels, afin de tenir compte de leurs analyses pour l’élaboration des décisions. En plus de l’administration, l’État devra disposer d’un établissement 100 % public fonctionnant sous une logique d’intérêt général : La SNCF sera réunifiée au sein d’un pôle public ferroviaire entièrement intégré.
 
Une politique sociale ambitieuse :
 
Bifurcation écologique et justice sociale vont de pair.
 
Nous rétablirons dès 2022 le statut de cheminot·e pour tou·tes les agent(e)s de la SNCF. Nous mettrons fin à la sous-traitance et au recours au travail détaché. Nous défendrons, en concertation avec les organisations syndicales, un régime de retraite plus favorable pour les métiers pénibles. Un nouveau socle social sera imposé dans l’ensemble des professions du secteur des transports.
 
Nous interdirons la publicité à la télévision pour les véhicules soumis à un malus écologique, rendrons obligatoire partout ailleurs le paiement d’une taxe qui financera des publicités en faveur du train, du vélo et des transports publics.
 
Par ailleurs, nous déplorons la remise en chantier du projet de requalification de la RN88 par la Région, projet inutile qui va à l’encontre de la lutte contre le changement climatique et de la défense des milieux naturels.
 
Nous avons voulu résumer ici l’essence de notre projet politique en matière de transport ferroviaire en Lozère mais aussi pour l’ensemble du territoire national. Aussi dans notre volonté d’être le plus exhaustifs possible nous joignons à ce courrier le livret « pour des mobilités durables et accessibles » qui précise le programme « l’Avenir En Commun » porté par Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle et nous-mêmes à l’élection législative.
 
Fraternellement,
Sandrine Descaves et Christian Causse
 
PJ : livret ( PDF) « pour des mobilités durables et accessibles »