Ligne Clermont Thiers Boën St-Etienne : pas de décision lors de la remise de l’étude CEREMA

, par La rédaction

Ce matin avait lieu à l’hôtel de la région Auvergne Rhône Alpes à Clermont-Ferrand la remise du rapport commandé par la région à SNCF Réseau sur la réouverture du tronçon Thiers Boën suspendu en 2016 pour manque d’entretien. La demande de réouverture a été faite par Letrain634269 d’abord collectif créé en septembre 2020.
 
Une forte délégation de l’association était sur place, invitée avec tous les acteurs du dossier, à suivre la séance alors que dehors, devant l’édifice plusieurs soutiens étaient réunis en mini manifestation de soutien. Une pré-conférence de presse se tenait en présence de France 3, France Bleu Pays d’Auvergne, La Montagne, RVA.
 

 
De nouvelles possibilités retenues
 
Les scénarii pour la ligne présentés par le CEREMA ont évolué depuis ceux qui ont été présentés lors de l’atelier intermédiaire en septembre 2022. Le réemploi pour le remplacement de la voie et du ballast (RVB), méthode pourtant défendue par SNCF Réseau pour les réouvertures ne semble pas avoir été retenu. Peut-être plus tard. 3 possibilités avaient été présentées :
 
 1 - Optimisation des services par cars entre Thiers et Boën,
 2 - Réouverture totale ou partielle de la section Thiers Boën en train très léger entre Pont-de-Dore et Boën (provoquant l’impossibilité d’une réouverture future de l’axe Saint-Etienne Clermont en train classique),
 3 - Réouverture totale ou partielle de la section Thiers Boën en train classique avec suppression des bus de substitution actuels.
 
Le scénario 1 renforcement des bus est gardé. Très mauvais point.
Le scénario 2 « train très léger » abandonné. Très bonne chose.
Le scénario 3 de la réouverture complète est gardé. Très bonne chose d’autant que l’infrastructure sera préservée par SNCF Réseau, pas de menace de fermeture.
Un nouveau scenario vient s’ajouter : une réouverture partielle entre Thiers et La Monnerie Le Monteil.
 
Les coûts annoncés
 
Un volet qui sera décisif dans le futur choix de la région. Le coût de la réouverture totale est annoncé pour 160 millions d’euros avec rétablissement du point de croisement (à Noirétable ?).
 
La région reconnaît que la solution de réouverture complète lui reviendra moins cher en coût d’exploitation mais comme à son habitude va se retourner vers l’état pour les investissements concernant l’infrastructure.
 
La région attend pour décider
 
La région elle-même ne s’est pas exprimée encore alors qu’elle connait les conclusions du bureau du CEREMA Clermontois depuis plusieurs semaines. Pourquoi ? Pour se décider sans doute attend-elle les montants des budgets du ferroviaire dans le CPER (le contrat de plan état régions) 2023 - 2027 qui n’ont pas encore été annoncés par le gouvernement malgré l’attente générale. L’état n’était d’ailleurs pas représenté lors de la réunion de présentation, ce qui est normal, la région étant la seule commanditaire de l’étude.
 
Les interviews s’enchaînent à la sortie de la réunion

 
Au sujet de cette enveloppe du CPER la crainte, plusieurs fois exprimée ici, est de voir uniquement les RER régionaux dotés, et aucun budget ou très peu pour les réouvertures ni la modernisation du réseau classique dit de « desserte fine ».
 
Le vote de ce budget du ferroviaire en région aura sans doute lieu en automne 2023, cela nous laisse un peu de temps pour quelques actions. Nous annonçons donc une grande mobilisation de tous les acteurs auvergnats de la mobilité dans les jours prochains.
 
On pourra revenir sur quelques uns de nos articles :
 L’association Letrain634269 met en garde sur un projet de train très léger
 SNCF et la région AURA mentent-elles aux auvergnats et aux ligériens ?
 Avancée majeure à la région Auvergne Rhône Alpes
 SNCF Réseau continue le sabotage pour rendre la réouverture plus coûteuse
 Un collectif de défense enfin créé
 Fermeture et mort de Clermont Thiers St-Etienne
 
Dans la presse
 
 France Bleu Pays d’Auvergne journal de 11h00 du 15 mai 2023 :


 France Bleu Pays d’Auvergne journal de 12h00 du 15 mai 2023 :


 France Bleu Pays d’Auvergne journal de 18h00 du 15 mai 2023 :


 France Bleu Pays d’Auvergne et St-Etienne Loire sur le web 15 mai 2023 :


 France 3 Auvergne et Lyon 19h00 du 15 mai 2023 :


 France Bleu Saint-Etienne Loire journal de 07h00 du 16 mai 2023 :


 France Bleu Pays d’Auvergne journal de 07h00 du 16 mai 2023 :


 France Bleu Saint-Etienne Loire journal de 07h30 du 16 mai 2023 :


 France Bleu Pays d’Auvergne journal de 07h30 du 16 mai 2023 :


 France Bleu Saint-Etienne Loire l’invité de 07h45 du 16 mai 2023 :


 France Bleu Pays d’Auvergne l’invité de 07h45 du 16 mai 2023 :


 France Bleu Saint-Etienne Loire journal de 08h00 du 16 mai 2023 :


 La Montagne du 16 mai 2023 :

 
L’article :


« Depuis 2016, deux des principales agglomérations de la Région Auvergne-Rhône-Alpes ne sont plus reliées par le rail, en raison de la fermeture de la section Thiers-Boën, véritable maillon faible de la ligne. Trois scénarios ont été présentés lundi 15 mai pour améliorer l’offre. »
 
"C’est un retard qui, pour une fois, rime avec espoir pour des usagers de train. Le volet mobilités du contrat de plan Etat-Région 2021-2027 devait être dévoilé en ce début d’année. Mais c’est finalement avec près d’un an de retard qu’on devrait connaître les priorités que l’État et le Conseil régional consentent à co-financer dans les prochaines années. Dans le Forez, on espère que la réhabilitation de la ligne Thiers-Boën (Loire) en fera partie. Celle-ci est en effet fermée depuis 2016 en raison de sa vétusté et avec elle la liaison ferroviaire entre Clermont et Saint-Étienne, deux des principales agglomérations de la région. Non pas que la ligne ne soit pas fréquentée : à ses deux extrémités, entre Clermont et Thiers d’un côté, et entre Boën et Saint-Étienne dans la Loire, c’est même tout le contraire en raison de nombreux déplacements domicile-travail. Clermont-Ferrand/Saint-Étienne en train : l’association Letrain634269 propose son scénario 160 millions pour la réouverture de la ligne Thiers-Boën Mais l’association Letrain634269 se bat pour que des travaux soient entrepris afin de permettre la réouverture d’une ligne qui toucherait « un million de personnes », insiste-t-elle. Elle a profité de la caisse de résonance de la campagne des élections régionales de 2021 pour défendre ce projet. Et l’an passé, la Région a commandé une étude afin d’établir un diagnostic de la ligne et de proposer des scénarios pour la relancer. Les conclusions ont été rendues hier.
 
« Nous ne pourrons plus financer les lignes ferroviaires », affirme le vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Les scénarios sont au nombre de trois :
1. Améliorer la desserte en car 
2. Rouvrir la ligne jusqu’à La Monnerie-le-Montel en raison d’un grand nombre d’entreprises du bassin thiernois sur la commune 
3. Rouvrir la ligne entièrement.
 
Le problème de cette dernière option, c’est son coût d’investissement : 160 millions d’euros environ pour une cinquantaine de kilomètres, « Alors que pour le dernier contrat de plan Etat-Région, l’enveloppe de l’État était de 400 millions d’euros pour douze départements », insiste Frédéric Aguilera, vice-président de la Région en charge des transports. Autrement dit, il serait étonnant qu’une grande part de l’enveloppe aille sur une petite ligne, alors que des besoins importants sont concentrés dans d’autres parties de la région, plus peuplées.
 
« Oui, c’est cher, mais on sait que le train, c’est du temps long, il faut accepter une mise importante au départ », estime Pierre-Olivier Messner, co-président de Letrain634269. Les membres de l’association Letrain634269 ont assisté à la présentation de l’étude financée par le Conseil régional, ce lundi 15 mai à l’hôtel de région de Clermont.
 
Et si l’État demande à la Région de participer à l’effort de remise en état de la ligne ce sera « niet », puisque le Conseil régional a décidé de se consacrer désormais pleinement à ses compétences, à savoir le service, en prévoyant d’acheter des rames nécessaires à l’accroissement de la fréquentation, laissant à l’État le soin de financer les infrastructures. Le Conseil régional s’engage dès à présent à chercher à améliorer l’offre entre Clermont et Saint-Étienne dans les prochaines années et compte s’appuyer pour cela sur les études qui viennent d’être lancées sur les étoiles ferroviaires de Clermont et de Saint-Étienne, dans l’optique de la création de « RER ».
 
Le vice-président Frédéric Aguilera insiste tout de même sur le fait que le rail n’est pas toujours concurrentiel avec la route. « Comme pour les antibiotiques, l’avantage du train n’est pas automatique. Selon l’étude, il faudrait 2 h 30 pour effectuer le trajet Clermont-Saint-Etienne en train, alors que par l’autoroute c’est 1 h 45. La voie étant unique, on ne pourra pas aller au-delà de huit allers-retours par jour, contre 14 en car. Enfin, la ligne n’étant pas électrifiée, le bilan carbone est meilleur en train, mais de peu. Choisir le train, c’est un choix quasiment militant. » Frédéric Aguilera (Vice-président de la Région en charge des transports)
 
« La bonne nouvelle, ajoute Frédéric Aguilera, c’est que ces trois scénarios ne s’opposent pas. Ils peuvent même être réalisés par étapes, sur cinq, dix ou quinze ans. » Afin, justement, de « ne pas insulter l’avenir », la Région et SNCF Réseau se sont mis d’accord pour conserver le tracé et entretenir ses abords, permettant de lancer des travaux sur les infrastructures, s’ils devaient reprendre.
 
Laurent Bernard


 Le Progrès du 19 mai 2023 :


 L’Essor Loire du 25 mai 2023 :

 
 
[Merci à Fred sur place 😉 ]