Pas de ministre des transports, retrait de l’Etat du financement du réseau ferré : Macron signe l’arrêt de mort du train du quotidien

, par La rédaction

Le président de la république porte donc le coup fatal au train en France et confirme ainsi sa volonté de faire miroiter la dernière position du pays en matière d’investissement ferroviaire par habitant en Europe.

Emoi légitime de tous les acteurs des transports publics hier après la publication sur Twitter / X d’un article de l’Informé affirmant « qu’après de longues négociations avec l’état Jean-Pierre Farandou [NDLR : PDG de la SNCF] a entériné que le groupe devra trouver en interne les ressources pour financer le rajeunissement du rail » .

Car il s’agit bien de la volonté du gouvernement Macron d’en finir avec l’historique financement du réseau par l’Etat, pourtant garant d’un traitement plus équilibré en faveur de la mobilité pour tous ses territoires.

Car le marché va devoir gérer l’infrastructure. La privatisation des services du rail on a vu ce que ça a donné partout où elle a été essayée, et partout les pays sont revenus à une gestion publique. Et encore il n’a jamais été mis en application la privatisation du financement de l’infrastructure. Ici c’est le cas puisque, sans aide, la SNCF va devoir prioriser les lignes qui lui rapportent.

Les nombreuses réactions sur Twitter / X :

- Le gouvernement va donc faire financer le réseau utilisé par tous les transporteurs ferroviaires par la seule SNCF, qui sera forcée d’augmenter ses prix pour ce faire et se retrouvera donc désavantagée face à la concurrence.
Ils voudraient la couler qu’il ne ferait pas autrement. (Jean Fourbe)
- J’ai juste pas les mots. (Petit Bogie)
- La honte (TchooTchooGirl)
- Augmentation des prix, infrastructures en perdition bref on sait ce qu’il nous/vous attends. Une honte absolue de laisser tomber le ferroviaire comme ça. (Alex’s)
- C’est putain de honteux. (tourne à gauche hate account)
- Le ferroviaire français court à sa perte avec de pareilles décisions. C’est une décision anti-ferroviaire, anti-SNCF, anti-service public. (Cramos)
- On voit que le gouvernement déteste le chemin de fer et n’aime que le TGV. (Kara)
- Et pendant ce temps, les nouveaux entrants bénéficient de 3 ans de réduction sur les péages ferroviaires et ne participent en rien au budget de maintenance du réseau ferré. Concurrence libre et non faussée qu’ils disaient ..... (UNSA TRACTION PSE)
- La gouvernance du ferroviaire en France est d’un rare nullité. Tout est à reconstruire, après avoir rasé les organisations en place. (Metropedia)
- Comme à chaque fois, entre les annonces et la réalité, il y a un monde. Les investissements sur le train sont en décalage complet avec les discours politiques. On vous parle de RER dans les métropoles, de train de nuit, de TGV, etc. Vous aurez au mieux 10% des promesses. (Après l’Effondrement)
- Les politiques d’austérité de la droite ne font vraiment que du mal à ce pays. (Poivre)
- Typiquement le genre de décision qui fait regretter la réforme ferroviaire de 2014, avec deux structures distinctes l’État aurait eu tout loisir de consacrer les dividendes de l’un au financement de l’autre... (Nicholas Brooke)

Autre signe très inquiétant, la non nomination d’un ministre dédié aux transports. On a vu l’efficacité, nulle, du secrétaire d’état précédemment nommé, Jean-Baptiste Djebarri à ce poste. Aucun poids, pas d’envergure et pas de gêne pour le budget du pays orchestré par le ministre des finances tout puissant. Il s’agit bien d’une politique de droite qui se met en place, « à la Wauquiez » donc. Nous y sommes habitués en région Auvergne Rhône Alpes et ça va faire mal.

A tel point que même le GART, l’association des collectivités au service de la mobilité, s’est fendu d’un communiqué hier et « appelle à la nomination d’un ministre en charge des Transports. »

Les conséquences

Elles vont se faire sentir dans très peu de temps :

 retrait de SNCF Réseau du plan de renouvellement de l’infrastructure sur les lignes en cofinancement (Etat - régions) et donc fermetures des lignes rurales et de montagnes aidées,

 abandon des réouvertures demandées par les populations,

 abandon des projets de développement des services TER par les régions,

 rétrécissement du réseau ferroviaire français,

 fin du service public de transports aux citoyens,

 accroissement des transports individuels générateurs de CO2.

Certains présidents d’organismes de transports ferroviaires nationaux dans d’autres pays démissionneraient pour moins que ça.

Un seul mot d’ordre : A vos trottinettes et vélos électriques ! ça ne coûtera rien à personne sauf à vous.

Après de multiples secteurs publics c’est donc à la mobilité du quotidien que Macron a décidé de s’en prendre. Les transports une des premières préoccupations des citoyens.

A qui le tour ?

Toujours est-il que le président assume entièrement la dernière place du pays en Europe pour l’investissement ferroviaire par habitant. Là comme dans tant d’autres domaines un aveu d’échec. A quoi cela servirait-il d’avoir honte de son incompétence ?

[Photo du logo : L’Informé]