Abandons des territoires par la SNCF : La lente et inexorable agonie d’une ligne ferroviaire en Charente

, par Le Collectif

Le Monde vient de publier un article témoin de ce qui s’est passé durant des années dans la plupart des régions du pays en ce qui concerne l’abandon du réseau par la société à qui il a été confié, la SNCF.
 
Combien ont-elles été et sont-elles encore ainsi laissées sans entretien sur la seule volonté d’une entreprise qui a visiblement les pleins pouvoirs de vie ou de mort des territoires ? Certainement des centaines.
 
Il faudra le moment venu qu’elle rende, elle et ses dirigeants, des comptes, leurs décisions mortifères ayant accentué la désertification des zones rurales, appauvrissant la richesse du pays d’autant, les campagnards allant grossir les nouvelles métropolettes, nouveaux miroirs aux alouettes que le monde entier nous envie.
 
En voici un extrait :
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Tout laisse à penser que plus aucun TER n’empruntera le tronçon entre Angoulême et Saillat-sur-Vienne (Haute-Vienne). « Un cas d’école », souligne, dans sa chronique, Frédéric Potet, journaliste au « Monde ».
 
Chronique. Ubu travaille à la SNCF, il est chef de gare à Ruelle-sur-Touvre (Charente), près d’Angoulême. Cette petite ville de 7 500 habitants a connu une heure de gloire inattendue dans les médias, il y a dix jours, après la publication d’un article de La Charente libre, largement repris, faisant état de travaux de rénovation sur la façade de sa gare. Sa gare oui où, paradoxe absolu, plus aucun train ne circule depuis mars et la fermeture de la ligne Angoulême-Limoges.
 
Symptomatique des décalages décisionnels dont peut être capable la SNCF, cette histoire de « gare fantôme réhabilitée » a beaucoup fait rire sur les réseaux sociaux. Et accablé un peu plus les Charentais pour qui la fermeture en question – annoncée initialement comme « temporaire » par l’entreprise ferroviaire avant que celle-ci ne la prolonge sine die – est d’ores et déjà entérinée.
 
Tout laisse à penser en effet que plus aucun TER n’empruntera le tronçon entre Angoulême et Saillat-sur-Vienne (Haute-Vienne), une ville située à mi-distance, où le service a été suspendu pour être remplacé par des cars. Une lente mais inexorable agonie s’est dessinée au fil des années sur cette ligne aux airs de cas d’école. En cause : la dégradation des voies.
Détérioration du service
 
Pour des « raisons de sécurité », les trains ont d’abord diminué leur vitesse de pointe de 120 km/h à 100 km/h, avant de rouler à 80 km/h un peu plus tard, puis à 60 km/h et même à 40 km/h – la vitesse d’un scooter. Des « problèmes de géométrie » ont finalement conduit à un arrêt du service. C’était le 14 mars. Une réouverture avait été envisagée pour la fin avril. Vœu pieux. Le chiendent n’en finit pas de proliférer, depuis, au milieu du ballast.
 
La faute à qui ? A l’Etat d’abord, qui a confirmé, en 2017, son désengagement financier dans la rénovation de la moitié des petites lignes comme celle-ci, dites « UIC 7-9 ». Mais à la SNCF également,...