Le gouvernement annonce qu’il ne financera plus les trains TET Cévenol et Aubrac !

, par La rédaction

Selon le Midi Libre du 27 juillet, le gouvernement a annoncé, évidemment en plein été, qu’il ne financerait plus la ligne ferroviaire Aubrac et il ne fait plus partie ainsi que le Cévenol de la convention d’équilibre du territoire.
 
C’est l’information qu’a donné Frédéric Laur, délégué CGT cheminot de l’Aveyron et de la Lozère. En clair, « d’ici à octobre 2016, l’État espère refiler le bébé aux régions ». Donc si la région ne le reprend pas, le train Béziers-Saint-Chély-d’Apcher disparaîtra et à terme, avec lui, la gare de Millau.
 
Dans un communiqué interne à la SNCF, le secrétaire d’État aux transports, Alain Vidalies, fait « un point d’étape sur la mise en œuvre de la feuille de route pour un nouvel avenir des “trains d’équilibre du territoire” ». Sauf que de ces trains, l’Aubrac, qui relie Clermont-Ferrand à Béziers, et le Cévenol, qui relie Nîmes à Clermont, ont disparu.
 


« C’est tout le Massif central qui devient un désert ferroviaire »
 
« Le 6 octobre, on a été reçu au ministère de Ségolène Royal pour demander le remplacement de 2 000 traverses sur la ligne. Ils nous ont dit “oui, oui”, mais depuis, rien », continue Frédéric Laur. Ce qui n’empêche pas la ligne d’être en travaux, cet été. « Elle sera fermée un mois, ils font des travaux d’embellissement d’ouvrages d’art, ironise le cheminot. Mais le pire, c’est que je pense que personne ne s’en aperçoit plus. »Il est vrai qu’à force d’avoir démantelé la ligne, ralenti les temps en gare, rendu absurdes les transferts de correspondance, plus personne ne prend ce train. D’autant qu’il ne figure plus sur les ordinateurs car il a trop de correspondances. Ses trajets ne sont donc même plus proposés.
 
« C’est tout le Massif central qui devient un désert ferroviaire », explique le délégué syndical. La SNCF parle d’un déficit de 400 M€, mais rien n’a été fait pour rendre ces trains rentables. Pire, ils ont été saucissonnés. Ils ont rajouté une heure de parcours, ne les vendent plus en machine et les travaux se font l’été, avec un à deux mois de fermeture. Il est clair que ces trains ne les intéressent plus. On les fusille tranquillement."
350 passagers par jour dans les années 1990
 
De fait, à ses côtés, Yves Beral, membre du Comité pluraliste de défense et de promotion de la ligue Béziers-Neussargues-Paris, se rappelle que dans les années 1990, l’Aubrac comprenait cinq voitures Corail, avec 350 passagers par jour. « Aujourd’hui, on ne le distingue même plus d’un simple TER. Ceux qui étaient avec nous il y a 5, 6 ans (le Parti socialiste, NDLR) finissent de nous achever. »
 
Et Frédéric Laur de reprendre : « Le rôle de l’État, c’est de nous relier à la capitale. Le rôle de la Région, c’est de nous relier à la capitale régionale. L’équilibre du territoire, c’est le rôle de l’état. J’ai 35 ans et je vois qu’à Millau on nous enlève tout. On nous dit que c’est un luxe, pour nous, d’avoir le train, que c’est un luxe d’avoir une maternité. Mais ils vont mettre des sous sur le Paris-Clermont-Ferrand pour qu’il aille plus vite. Et nous, on est des citoyens de seconde zone ? En tout cas, certainement pas des contribuables de seconde zone. »
 

 

Autre édifiant article sur Midi Libre du 27 juillet : Suppression de trois lignes de trains - le bras de fer entre l’État et la Région. dans lequel on apprend que la région Occitanie et les écologistes aux transports sont bien seuls dans les négociations contre le gouvernement (du même bord politique), la SNCF, et l’état (aveugle).
 

 

Encore un article dans la Marseillaise du 23 juillet :