Où iront les 84 Mds pour le ferroviaire annoncés par Borne d’ici 2030 ?

, par La rédaction

Car c’est bien de l’horizon 2030 dont il faut parler. Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou demandait 100 Mds pour 2030, il les obtient pour... 2040 mais la Première ministre évoque 84 Mds, on y presque mais pas d’opulence.
 
Mais pas de quoi se réjouir et crier victoire c’est toujours bien moins que nos voisins européens et ça confirme le manque d’ambition du gouvernement concernant le ferroviaire.
 
De plus on nous dit que ce budget va aller en priorité aux nouveaux réseaux RER autour des métropoles régionales. Pourquoi pas mais il importe en premier lieu de renouveler de façon pérenne l’infrastructure historique et de rouvrir les lignes qui le doivent, avec le remplacement des systèmes de signalisation par des solutions modernes qui permettent de faire circuler plus de trains et ensuite d’y développer un service adapté et cadencé qui fera revenir doucement les habitants qui se sont détournés au train. Le tout accompagné d’une tarification qui incite à utiliser ce mode de transport.
 
Tout tracer vers les nouveaux RER est inconcevable : il est essentiel et vital que les étoiles ferroviaires soient reliées par des liaisons interrégionales améliorées. Il est aussi primordial que la desserte des territoires ruraux et de moyenne montagne soit renforcée. On ne combat pas leur désertification en rajoutant une couche de RER dans les capitales régionales sans s’occuper des interlands.
 
Quant aux trains de nuit le gouvernement a déjà publié ses modestes projets pour 2030, on se doute bien que rien n’y sera ajouté, et pas les liaisons que nous attendons pour desservir le Massif central, la liaison Paris Clermont Nîmes / Béziers / Aurillac et celle reliant la Suisse à Bordeaux via Lyon et nos territoires. Il ne s’agit même pas ici de développement mais d’un retour attendu et souhaité par tous.
 
Et patatras, un jour après l’annonce de ce budget par le gouvernement, qui ne cache pas que les collectivités, surtout régionales, vont largement contribuer ainsi que le privé, le lendemain même donc il est annoncé que les tarifs des billets vont augmenter et que la SNCF est autorisée à augmenter le prix de ses « sillons », les créneaux horaires d’utilisation de l’infrastructure, déjà vendus à un tarif prohibitif par rapport aux autres pays européens, aux régions et aux autres opérateurs.
 
On le voit pas de quoi « moderniser » quoique ce soit pour le moment dans le ferroviaire français.
 
Si par bonheur on nous faisait mentir, et qu’il soit répondu à toutes nos remarques alors oui on pourrait évoquer un plan ambitieux pour le réseau français ferroviaire. A la traîne depuis des décennies.

 
Sources :
 
 FNTP
 Le Moniteur