La région annule ou repousse tous les projets ferroviaires d’Auvergne Rhône Alpes et pavoise aux frontières

, par La rédaction

Tellement facile que c’en est caricatural : l’équipe Wauquiez nous démontre de jour en jour son mépris pour les transports collectifs du quotidien, pour les gueux que nous sommes, pendant que le président propose de financer une partie du tunnel Lyon Torino, complètement hors compétences. La tactique du fait du Prince se confirme, comme cela le lui est fréquemment reproché. Développement.
 
La préparation des présidentielles de 2027
 
Pour faire bonne figure il faut que le président de région, qui va s’y présenter, réitère l’exploit accompli régulièrement : dépenser le moins possible pour être bien noté par les agences financières comme Standard & Poor’s.
 
Le Monde
BFMTV
Journal de l’Eco
 
Et pour y parvenir l’équipe dirigeante d’Auvergne Rhône Alpes joue sur la ligne budgétaire la plus importante dans les régions : les transports, environ 25% de ses dépenses. Qu’est-ce qui est le plus coûteux dans ce secteur ? Le train. Et surtout l’entretien de l’infrastructure ferroviaire dans les zones abandonnées par SNCF comme l’Auvergne. La loi mobilités (LOM) oblige dans les faits les régions à intervenir sur ce poste, l’entretien et la modernisation du réseau. Elles ont rechigné, mais à l’heure actuelle et à l’unanimité sauf une, AuRA, toutes mettent la main à la poche. Ainsi l’Occitanie à la signature de son dernier CPER 2021 - 2027 a mobilisé 900 M d’euros pour les mobilités sans attendre la part de l’Etat. En AuRA on parle d’une enveloppe de l’Etat concernant le volet ferroviaire de 400 M d’euros.
 
La répartition des dépenses des Régions (source : Régions de France)

 
Si la région de Monsieur Wauquiez ne veut pas s’engager et investir sur son réseau ferroviaire à l’image des autres régions, elle présentera un des budgets mobilités les plus pitoyables de France. Ca va commencer à se voir non ?
 
Les attaques au ferroviaire du quotidien
 
Souvenons nous qu’en 2016 à son arrivée à la région, il y eut volontairement un black-out de TROIS ANS sur le ferroviaire. Impossible durant cette période d’obtenir quoique ce soit sur le sujet. C’est la période de l’immense chargé des transports Patrick Mignola (MODEM) que personne, aucun des usagers ne put rencontrer tellement son projet sur le ferroviaire était proche du néant.
 
Ca tombait bien, la mobilité du quotidien c’est de gauche, c’est écolo, voire communiste pour le train ! Et ces gens là l’équipe Wauquiez les déteste. 3 ans de silence alors que le réseau auvergnat par exemple était à l’agonie et que les fermetures se succédaient, exemple Thiers Montbrison.
 
D’ailleurs ça nous fait penser aux slogans caricaturaux de notre manifestation chic et de droite de juillet 2010 en gare d’Alleyras : « Monsieur Pépy, nous on veut des taxis » « Les transports en commun, c’est d’un commun... » « Train pollueur, nos 4x4 meilleurs (aujourd’hui on dirait nos SUV) » ... On y est en plein avec la politique menée par la région AuRA depuis 2016.
 
Alors on y met de la pratique, attention vous l’avez compris c’est de la haute stratégie :
 
Bloquer tous les crédits pour le ferroviaire du quotidien mais faire bonne figure dans les Alpes
 
Notre chargé des transports Frédéric Aguilera trouve le discours de l’équipe dirigeante AuRA à son goût et ne se prive plus de déclarations du style « Beau projet que vous nous demandez, mais, dommage, ce n’est pas à nous à le financer c’est à l’Etat ». Ainsi pour la réouverture de l’axe ferroviaire Clermont-Ferrand Saint-Etienne Lyon : « Ce n’est pas à la Région de payer la réouverture d’une ligne » , ainsi aussi il y a trois jours en Ardèche sous prétexte d’une étude environnementale demandée on repousse de deux ans l’ouverture de la rive droite du Rhône aux voyageurs dans la partie AuRA, la partie occitane étant ouverte depuis plus d’un an : Deux ans de retard pour la liaison ferroviaire Pont-Saint-Esprit/Le Teil et notre tartufe de déclarer : « L’autorité environnementale, ce sont des gens dans des bureaux qui prennent des décisions sans connaître le terrain » pour faire proche des électeurs.
 
D’ailleurs l’association de défense d’usagers qui porte la réouverture ne s’y trompe pas, voici son communiqué tout chaud (cliquer) :
 

 
Pendant ce temps donc, interpellé par le ministre des transports, notre Laurent Wauquiez « s’engage à ce que la Région paie un tiers de la part de toutes les collectivités locales » dans le projet transfrontalier du tunnel Lyon - Torino. Vous savez ce projet si décrié par les défenseurs de l’environnement, ça tombe bien, il les déteste.
 
« Lyon-Turin : Laurent Wauquiez est prêt à mettre la main à la poche »
 
...déclare-t-il au Progrès.
 
Le Léman Express sa vitrine du ferroviaire
 
Une rame suisse...

Une rame française

 
Regardez, je ne fais pas rien pour le ferroviaire : je contribue au Léman Express. Oui il l’a inauguré certes, mais n’a rien initié, les premiers travaux du réseau métropolitain transfrontaliers ont démarré fin 2011, bien avant son arrivée à la région. De plus c’est l’héritier du Rhône Express Régional suisse inauguré en 1994. Une bien belle vitrine ce RER franco suisse qui voit sa fréquentation augmenter d’année en année...
 
Pour voir passer le Léman Express, rien de mieux qu’une autoroute !
 
Parallèlement côté français, pardon côté Wauquiez, on sait toujours faire plaisir aux amis politiques, on suggère fortement une autoroute dans le Chablais pour doubler le RER, et cette autoroute, elle, est bien portée, hors compétences, par le président de région. Et oui car « Le chemin de fer (via le Léman Express), c’est bien mais il faut aussi la route ».
 

 
On le voit, en définitive lui et ses petits soldats détestent le train.
 
Qu’envisager pour faire « évoluer » la position de la région ?
 
Malheureusement comme nous l’expliquons plus haut la période ne se prête pas au changement de posture concernant le train au cabinet du président d’Auvergne Rhöne Alpes. Mais nous avons pensé à une opération... d’envergure. Nous allons la tenter, un peu en désespoir de cause. Nous vous en parlerons bientôt ici.
 
A tantôt.